Brandao part (fuit ?) au Brésil, c'est officiel. L'attaquant de l'Olympique de Marseille, âgé de 30 ans, s'apprête à retrouver sous les couleurs de Cruzeiro un championnat qu'il n'a plus fréquenté depuis bientôt dix ans.
L'OM et le club de Belo Horizonte, vice-champion en titre, ont trouvé un terrain d'entente autour d'un prêt jusqu'en décembre 2011 avec option d'achat s'élevant à 4 millions d'euros - le club phocéen l'avait récupéré en provenance du Shakhtar Donetsk - qui présente l'avantage pour les dirigeants français de se débarrasser de cet élément devenu encombrant suite à sa mise en examen le 9 mars 2011 pour le viol présumé d'une Aixoise de 23 ans.
Le dossier a été rondement mené, et les deux clubs ont su parfaitement exploiter le fait que Brandao, Evaverson Lemos da Silva de son vrai nom, était placé sous contrôle judiciaire mais pas interdit de quitter le territoire hexagonal.
Cruzeiro a présenté sa recrue express mardi soir, et Brandao, qui était rentré au pays se mettre au vert une semaine après le début de ses démêlés judiciaires, ressentant le besoin de se réfugier auprès de sa famille, a fait une arrivée au Brésil confortable puisque les journalistes avaient été prévenus qu'il était inutile d'aborder le sujet qui fâche. Du coup, il s'est contenté de déclarations indolores sur ses bonnes intentions, en attendant de pouvoir intégrer le championnat de Minas Gerais : "L'équipe évolue à un rythme soutenu et je veux m'adapter rapidement et marquer des buts."
Toujours sous contrat avec l'OM jusqu'en 2013, Brandao devrait en savoir plus dès le mois de mai sur le maillot qu'il portera à l'avenir, comme le remarque La Provence, puisque Cruzeiro, qui prend en charge son salaire, devrait se prononcer à cette période sur l'option d'achat le concernant.
Le joueur devrait revenir à Marseille en début de semaine prochaine, pour rencontrer à nouveau ses dirigeants, tandis que la juge Laëtitia Ugolini, qui a décidé sa mise en examen, se chargera de rappeler à son avocate les règles à suivre pour respecter l'information judiciaire en cours. Malgré cette porte de sortie rapidement trouvé, le cas du Brésilien n'a pas fini de diviser. Déjà décrié pour son comportement sur le terrain, conspué pour ses mauvais gestes réguliers, peu apprécié en raison de son style de jeu rugueux, peu gracieux et peu efficace, et capable de prises de bec avec des supporteurs lors des entraînements au centre RLD, Brandao fait également des remous en interne, au sein du staff phocéen.
Ainsi, alors que le président Jean-Claude Dassier est intervenu très rapidement sur le dossier, il s'est étonné, avec une pointe d'agacement, des propos de l'entraîneur Didier Deschamps en conférence de presse dimanche dernier. DD, mis dans une situation épineuse en termes d'effectif par ce départ inéluctable et qui aurait bien aimé conserver son attaquant en dépit du contexte, avait évoqué son désir de rencontrer le joueur en tête à tête. "Nous signerons ce contrat, il n'y a pas à tourner autour du pot, avait réagi Dassier. C'est moi, et personne d'autre, qui prendrai la décision. Il n'y a pas à être troublé par les propos de Didier (...) Mais qu'est-ce que ça veut dire, des rencontres en tête à tête ? Il ne fait pas confiance à son président ? (...) Didier s'est exprimé comme il s'est exprimé, c'est son problème." Ambiance, ambiance... Et la pilule a du mal à passer : "J'aimerais discuter avec lui [Brandao], mais cela ne changera rien à la décision", insistait Didier Deschamps sur RMC mardi, tandis que son ex-attaquant passait sa visite médicale de l'autre côté de l'Atlantique...