Alors que la garde à vue de l'attaquant brésilien de l'Olympique de Marseille Brandao avait été prolongée de 24 heures, mercredi 9 mars au matin, de nouveaux rebondissements dans cette affaire de viol ont eu lieu tout au long de la journée, avec son déférement devant un juge d'instruction, à la demande du procureur de la République.
C'est à 17h20 que Brandao est arrivé au palais de justice de Marseille pour être présenté au juge Laëticia Ugolini, qui l'a immédiatement entendu sur les faits qui lui étaient reprochés. La juge, après plus de deux heures d'audition, a mis le joueur de l'OM en examen pour "viol" et lui a signifié son placement sous contrôle judiciaire avec, entre autres, l'interdiction d'approcher la victime. Brandao a quitté le palais de justice à bord d'un 4X4 de luxe conduit par José Anigo, le directeur sportif de Marseille, pour regagner son domicile précise l'AFP.
L'avocate du joueur avait dans un premier temps indiqué que son client avait été mis en examen pour "agression sexuelle" avant d'admettre que le chef de "viol" avait bien été retenu contre lui. La jeune femme à l'origine de l'accusation a retiré sa plainte, mais comme nous vous l'indiquions, cela n'empêche absolument pas l'action publique de se poursuivre... ce qui est le cas.
Rappel des faits :
Le numéro 9 de l'OM, que les supporteurs phocéens n'aiment pas tellement (en témoigne notamment son récent accrochage, à coups de "Ta g..... !", avec un supporteur insultant lors d'un entraînement), est accusé par une jeune femme de 23 ans, issue d'une famille aixoise connue (son frère serait également un agent de joueurs), de l'avoir violée à la sortie d'une boîte de nuit, dans sa voiture, la semaine dernière (dans la nuit du 1er au 2 mars), après une soirée très arrosée.
Le joueur brésilien de 30 ans avait passé la nuit dans les geôles de l'Evêché, à Marseille, après avoir été confronté à sa présumée victime, qui quittait ensuite l'hôtel de police en pleurs, complètement décomposée par l'ampleur que prend l'affaire, après sa deuxième déposition.
Ce matin, à 11h45, alors que l'entrainement de l'OM venait de commencer à la Commanderie, avec pour seul absent Brandao, trois membres de la brigade des moeurs en charge du dossier sont arrivés dans une voiture banalisée, pour y entendre toute l'équipe et même l'entraîneur Didier Deschamps. En effet, Mathieu Valbuena et Charles Kaboré ainsi qu'un autre joueur qui aurait quitté l'équipe de Marseille depuis, auraient eu des relations avec la victime, mais sont entendus en simple qualité de témoins. Il n'a pas été question de relation sexuelle tarifée.
Brandao, interpellé à son domicile de Cassis mardi matin, puis placé en garde à vue, rejette ces accusations. Son avocate, Me Patricia Clusan, a déclaré : "Mon client est tout à fait serein, il nie les faits qui lui sont reprochés. Il est fatigué, a peu dormi, il se demande ce qui lui arrive, mais est serein."
De son vrai nom Evaeverson Lemos da Siva, le buteur a "reconnu une relation sexuelle avec cette femme, mais pas dans les conditions qu'elle décrit. Pour lui, cette relation n'a rien eu d'anormal car elle était consentante".
D'ailleurs, la victime, qui a subi des expertises médicales ce week-end et qui a expliqué aux enquêteurs qu'elle avait pris son temps pour déposer plainte car elle pensait que sa version des faits ne serait pas prise au sérieux, a décidé ce matin de retirer sa plainte en voyant Brandao effondré, selon La Provence. Néanmoins, le parquet peut poursuivre le joueur, même si la jeune femme retire sa plainte.