Fin d'un feuilleton qui commençait à devenir pénible. Mardi soir, s'exprimant devant la presse en préambule à la rencontre amicale Angleterre-France à Wembley, le président intérimaire de la Fédération Française de Football Fernand Duchaussoy a coupé court à la saga des primes du Mondial qui parasitait le monde des Bleus depuis huit jours. Les Bleus, qui avaient réclamé, représentés par le néo-capitaine Alou Diarra, le versement de leurs primes liées au droit à l'image pour les reverser à des oeuvres caritatives de leur choix, ont finalement renoncé à ce pécule. Conformément aux engagements pris en Afrique du Sud et formalisé peut-être à la hâte par Patrice Evra, capitaine de l'époque, la manne issue des contrats de sponsoring des Bleus, soit près de 3 millions d'euros, sera distribuée par la Fédération au monde du football amateur. Voilà la "décision claire" qu'évoquait évasivement le sélectionneur Laurent Blanc lors de la conférence de presse de la veille de match, lundi soir.
Pour faire un raccourci saisissant, les Bleus ont donc lâché le morceau, et la Fédération a obtenu le deal prévu depuis le fiasco sud-africain. Beaucoup de bruit pour rien.
Pour rappel, l'imbroglio avait commencé la semaine dernière, lorsqu'Alou Diarra avait jeté un pavé dans la mare : au nom de tous les joueurs du Mondial, il réclamait le versement de leurs primes liées aux diverses clauses de droit à l'image. Une requête qui allait à l'encontre de la décision communiquée par Patrice Evra au coeur du fiasco sud-africain : le capitaine de l'époque, impliqué dans la fronde des joueurs, avait affirmé que les Bleus ne percevraient pas le moindre centime de leurs primes liées au sponsoring. Alou Diarra, contredisant ouvertement Evra, taxé d'avoir parlé "un peu vite", avait justifié ce revirement par la volonté de reverser l'intégralité des sommes perçues à des oeuvres de charité, dans un geste destiné notamment à renouer avec le public et à lui prouver la bonne foi des "nouveaux Bleus".
Lundi soir, le site Internet du quotidien L'Equipe écrivait, alors que Laurent Blanc avait essuyé des questions à ce propos en conférence de presse d'avant le choc contre l'Angleterre à Wembley ce mardi, que la question des primes n'était "pas encore réglée", mais qu'un accord était en vue. Laurent Blanc lui-même évoquait "une décision claire", "conforme à ce qu'[il] avait réclamé, à savoir qu'ils respectent les engagements pris en Afrique du Sud". De son côté, Florent Malouda faisait état d'un consensus, précisant que c'est surtout la question de la période concernée qui pouvait diviser, et tranchant : "On a décidé d'abandonner les primes qui concernent les matches de préparation et les matches du Mondial. C'est normal parce qu'on a déconné."
Mardi matin, Le Parisien/Aujourd'hui en France révélait que l'affaire des primes était "réglée". "Un accord a été trouvé lundi soir à Londres à l'hôtel des Bleus. Il a été conclu sur la base globale d'une somme de 3 millions d'euros, soit environ 130 000 euros par joueur", précisait le quotidien, correspondant aux primes de droit à l'image liées à la Coupe du monde (plus les primes de matchs pour la victoire face au Costa Rica et le nul en Tunisie en phase de préparation). Une formulation prudente : difficile d'y entendre avec certitude l'une des deux options - les joueurs ont récupéré leurs primes - ce que pouvait laisser entendre le calcul "130 000 euros par joueur" -, ou bien ont renoncé à leurs primes - ce que laissait entendre la suite : "cet argent sera reversé au monde amateur".
On stoppe le ping-pong et le poker menteur (ça, c'est la spécialité de Domenech) ? Tout le monde est content ? On peut arrêter les embrouilles et jouer au foot, maintenant ?