Marlène Schiappa a lancé la mode et c'est maintenant au tour de Bruno Le Maire de se mettre à l'écriture. Avec Fugue américaine (aux éditions Gallimard), le ministre de l'Économie et des Finances ne fait pas son entrée dans le monde de la littérature, puisqu'il a déjà publié plusieurs ouvrages avant celui-ci, mais aucun n'a autant fait parler que ce dernier, sorti en librairie le 27 avril dernier. Le roman du ministre de 54 ans s'intéresse au pianiste Vladimir Horowitz, en suivant l'histoire de deux frères, qui se rendent à Cuba pour assister à un concert du virtuose américain d'origine russe.
Si jusqu'ici rien ne prête à polémique, un extrait du livre fait beaucoup parler depuis quelques jours. Un passage érotique durant lequel l'un des deux protagonistes décrit fait part de son excitation et les termes employés sont pour le moins explicites et directs. Des propos qui ne sont pas passés inaperçus et qui font le tour des réseaux sociaux depuis plusieurs jours maintenant. "Écrire sur la sexualité n'est pas à la portée du premier trou du cul venu", écrit notamment l'un d'eux, qui dévoile en photo l'extrait du roman du ministre de l'Économie et des Finances en question. "'Je suis dilatée comme jamais'. Extrait du bouquin de Bruno Le Maire. Visiblement, c'était pas l'économie russe qui était à genoux", ironise un autre.
Il faudrait un nouvel Alfred Jarry pour écrire Ubu roi, il pourrait écrire aussi Ubu à Bercy
Un buzz qui a également fait réagir dans la sphère politique. "Ça montre que derrière les costumes de ministres, on nous le reproche parfois, il y a des sentiments", a répliqué le ministre du Travail Olivier Dussopt, interrogé sur BFMTV et RMC. Moins tendre, François Ruffin, député La France insoumise (LFI), a fait preuve d'un humour grinçant au moment d'évoquer le roman de Bruno Le Maire : "Il faudrait un nouvel Alfred Jarry pour écrire Ubu roi, il pourrait écrire aussi Ubu à Bercy."
Face à la polémique, les avis divergent néanmoins et l'écrivain Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018, trouve qu'il y a "un peu d'excès" dans la critique de ce passage. "Quel morceau de cette nature ne semblerait pas ridicule tiré de son contexte, pris isolément ?", se demande-t-il.