William et Kate en Amérique, bouquet final : au lendemain du dîner de gala hollywoodien des BAFTAs et pour leurs dernières heures sur le sol américain, garden party détendue, discours aux allures de campagne présidentielle pour William sous le regard empli de fierté de Kate, ultimes bains de foule, ultimes atouts sortis de la garde-robe, et comment la duchesse de Cambridge, pour le premier voyage de sa vie aux Etats-Unis, y a laissé son empreinte.
Toutes les bonnes choses ayant une fin, il fallait bien que le prince William et son épouse la duchesse Catherine de Cambridge en finissent avec leur visite officielle outre-Atlantique, arrivés à épuisement de l'agenda, mais aussi des ressources vestimentaires et même énergétiques de Kate Middleton, fatiguée derrière l'élégance et la disponibilité majestueuses.
Hope to see u soon...
Après les huit jours au contact des sujets canadiens de la couronne, déjà pressés de recevoir à nouveau leur futur monarque et sa douce Kate - qui a subjugué et dopé l'effusion populaire, comme en atteste un long reportage en deux parties déjà disponible sur Internet sur "son" Royal Tour -, les jeunes mariés avaient quitté vendredi soir la famille du Commonwealth pour se présenter dans le gigantisme hollywoodien de Los Angeles. La Cité des Anges, durant 72 heures, en a donc compté un de plus : certes exemptée de toute allocution publique officielle - mais très communicative avec les nombreux curieux sur leur passage -, Kate Middleton, jusqu'au moment de monter dans l'avion de la British Airways les rapatriant à Kensington Palace et à Anglesey, y a mis les formes, elle qui en a de moins e moins et dont la maigreur attire autant les regards que son charisme. Retour sur un happy end.
Catherine l'artiste enfile son tablier
Après leur soirée étoilée de samedi, où le prince William a multiplié les traits d'humour et les exaltations pour vanter les valeurs montantes du septième art britannique devant la fine fleur d'Hollywood, William et Kate redémarraient en douceur, le 10 juillet 2011, en partant à la rencontre d'un tout autre public : au centre Mark Taper Inner-City Arts, une association à but non lucratif aidant les jeunes à se développer par l'expression artistique dans le quartier de Skid Row marqué par la pauvreté, la drogue et les sans-abri, c'était atelier dessin et peinture, entourés d'enfants. L'exquise Kate n'a pas mis longtemps à se jeter à l'eau et à laisser parler les pinceaux, faisant naître sur la feuille blanche une mignonne et naïve tortue qui semblait avoir emprunté sa carapace à un escargot. Une tortue, c'est également ce qu'ils avaient contribué à fabriquer en céramique avec d'autres élèves du centre. Le prince William, lui, a préféré nouer le dialogue avec une petite artiste, histoire de ne pas avoir à s'atteler à son oeuvre. Une petite faiblesse en Pictionary, William ? Le fils du prince Charles est à n'en pas douter plus à l'aise avec les rênes des chevaux en main pour une partie de polo, comme la veille à Santa Barbara, que feutres et gouaches sous les doigts !
Jeux de mains, jeux de vilains !
Mais le meilleur restait à venir : s'ils n'ont pas été invités à laisser leur marque sur le Walk of Fame, le prince William et la duchesse de Cambridge ont pu incruster leur empreinte dans l'argile, chacun séparément, puis ensemble, laissant enfin leurs signatures sur les oeuvres. Un grand moment de rigolade est né lorsque le prince a volé au secours de sa belle : Kate, qui avait gardé sa fameuse bague de fiançailles pour la manoeuvre, manquait de force pour enfoncer sa main dans la plaque, et William s'est employé à faire pression sur ses mains pour y remédier ! "Allez, fais le bien ! Voilà, là c'est une empreinte", contemplera-t-il ensuite. Kate ne manque pas seulement de kilos, mais aussi de protéines, non ? Rebelote quelques instans plus tard, lorsque, mêlant leurs mains pour laisser leur empreinte conjointe, l'affaire dégénéra en bagarre et en fou rire, William faisant les gros yeux ("Allez, recommence, un peu plus fort !") tandis que Kate tentait de le chasser. La séance lavage de mains n'était pas triste non plus, la glaise giclant sur les vêtements du prince William : "Oh, c'est complètement de ma faute, j'aurais dû mettre un tablier, comme toi", admit-il en regardant sa belle, qui avait effectivement pris soin de protéger son top en crochet et sa jupe claire de chez Whistles - une de ses enseignes favorites.
Ce qui apparaît certain en revanche est qu'on parle certes d'argile, mais c'est déjà dans le marbre de l'Histoire qu'est gravée leur belle aventure. A quand un numéro de poterie torride comme dans Ghost ?
Après la pression de la veille, l'ambiance était à la détente et au lâchage, et Kate Middleton en profita même pour faire une confidence à une demoiselle qui lui disait aimer jouer aux jeux vidéo : "Tu devrais parler à William, il y joue tout le temps." Mais quand donc, Kate ? La nuit ? Blague à part, le prince William est apparu très concerné et très joueur avec les enfants, l'Inner-City Arts menant des actions similaires à Centrepoint, association anglaise dont il est le parrain.
Le moment des remerciements, avant l'heure de l'au revoir
Dernière étape de leur visite officielle, le duc et la duchesse de Cambridge ont été accueillis, arrivés avec une escorte de dix-sept motards de la patrouille routière californienne (immortalisée dans la série Chips), par Sir Howard Stringer, président de la Sony Corporation, qui les a vus en privé avant de les conduire au Sound Stage 15 des Studios Sony, un hall immense (qui accueillit des décors de cinéma et des répétitions de Paul McCartney) où avait été installé un véritable salon de l'emploi à destination des anciens combattants.
Là, le prince anglais, lui-même officier en exercice, a prononcé un discours vibrant dans le cadre du programme "Service Nation: Mission Serve", qui honore les personnels militaires. Un discours qu'il a débuté par une salve de remerciements : "Puisqu'il s'agit de ma dernière occasion avant de partir, j'aimerais dire, en notre nom à tous les deux, que nous vous sommes infiniment reconnaissants de nous avoir réservé un accueil aussi chaleureux à Golden State et dans la Cité des Anges." Non loin de son pupitre, effacée comme sait l'être une première dame, Catherine, superbe, boit ses paroles.
Puis William, avec une gigantesque bannière étoilée pour toile de fond, a rendu un hommage appuyé au salon "Hiring Our Heroes", foire à l'emploi offrant des reconversions aux vétérans et à leurs épouses, thématique sur laquelle il est également très sensible en son propre pays. Ce qu'il a confirmé en déclarant : "C'est le dernier rendez-vous de notre tournée en Amérique du Nord, mais, pour moi, c'est l'un des plus importants. Parce qu'il concerne des hommes et des femmes qui, de leur plein gré, mettent leur vie au service de leur pays (...) Catherine et moi avons tous deux des amis qui, rentrés en Grande-Bretagne, pourrait profiter d'une initiative aussi brillante que celle-ci." Même sans avoir la parole, Kate a voix au chapitre, et elle s'est jointe à William pour faire des paquets pour les enfants dont les parents sont en déploiement.
Un brunch de stars en dessert
Après une dernière ovation, direction l'aéroport LAX, avec un rapide détour par les beaux quartiers toutefois. William et Kate ont fait un saut à un brunch dominical bien fréquenté, mais aux allures détendues de garden party. Le producteur et magnat du cinéma Steve Tisch (Risky Business, Forrest Gump, American history X, Snatch), par ailleurs propriétaire de la franchise star en NFL des New York Giants, accueillait la réception à sa résidence d'Hollywood Hills. Il avait invité les vingt plus généreux mécènes du Tusk Trust, fonds caritatif en faveur de la vie sauvage en Afrique dont le prince William est le parrain et qui inaugurait là le lancement de son cercle de mécènes américains. Et pendant que William pouvait remercier en personne les donateurs en question, sa femme Catherine en profitait pour nouer des liens avec quelques voisines très recommandables de Steve Tisch, telles les actrices Reese Witherspoon et Jennifer Garner, ou encore le top modèle Linda Evangelista.
Un dernier bain de foule, une dernière haie d'honneur de curieux, et ils étaient déjà sur le tarmac de l'aéroport de Los Angeles, William passant la main dans le dos de sa bien-aimée pour l'inviter, protecteur, à embarquer. En l'espace de dix jours, les jeunes mariés ont fait beaucoup pour la couronne d'Angleterre. William, plein d'assurance et avec ses touches d'humour savamment dosées, a dépoussiéré l'image de la famille royale aux Etats-Unis ; Kate, sans styliste, l'a rendue glamour en relevant le défi et en offrant un véritable défilé du meilleur goût ; en couple, ils ont fasciné par leur exceptionnel degré de complicité, sans jamais laisser des tendresses intempestives brouiller les codes. La passion s'est satisfaite, en public, de leurs regards mutuels. On ne peut qu'être admiratifs vu la pression médiatique.
Arrivés dans la grisaille et la pluie à Ottawa, ils sont repartis dans le soleil de Los Angeles. Mission accomplie.
G.J.