Un jour avant l'annonce du palmarès du festival de Cannes, la section Un Certain Regard attribue son prix de la mise en scène. Présidé par le cinéaste serbe Emir Kusturica, deux fois Palme d'Or à Cannes, le jury a décerné ex-aequo, "sur autorisation spéciale du festival", le Prix Un Certain Regard à Arirang du Coréen Kim Ki-Duk et à Halt auf freier Strecke (Arrêt en pleine voie) d'Andreas Dresen (Allemagne).
Le jury, parmi lequel se trouve la comédienne française Elodie Bouchez, a attribué le prix de la mise en scène au film du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, Bé Omid é didar (Au Revoir), que son épouse a reçu en son nom. En effet, Mohamad Rasoulof, 37 ans, condamné à six ans de prison en décembre 2010, a été autorisé mardi par les autorités iraniennes à voyager mais n'a pu gagner à temps pour la présentation de son film.
Condamné en même temps que son compatriote Jafar Panahi - a qui a été décerné le Carosse d'or -, pour un film accusé d'être "de la propagande hostile" au gouvernement iranien, Mohammad Rasoulof avait fait appel en même temps que lui et vivait depuis assigné à résidence à Téhéran dans l'attente d'une décision de la justice.
Au Revoir porte sur les démarches d'une jeune avocate dans Téhéran pour décrocher un visa de sortie. Ce long métrage a été réalisé cet hiver dans des conditions "semi clandestines" et a pu sortir d'Iran grâce à des complicités, a indiqué son distributeur à l'AFP, cette semaine à Cannes.