Robert Redford lors de la montée des marches du film "All is lost" lors du 66e Festival du film de Cannes, le 22 mai 2013© BestImage
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Les monstres sacrés du cinéma ont fait irruption au Festival de Cannes. Alain Delon sera là le 25 mai pour présenter Plein Soleil et recevoir un hommage, Robert Redford a fait son entrée royale le 22 mai avec sa femme l'artiste Sibylle Szaggars pour All is Lost de J.C. Chandor. Le film du réalisateur de Margin Call n'est pas en compétition mais qu'importe, l'événement est grand et permet de braquer les projecteurs sur la star Redford. Pourtant, en interview, l'acteur et cinéaste s'affirme bien loin des paillettes hollywoodiennes, portant un regard parfois désabusé sur les choses dans une interview de L'Express.
"Je ne suis pas un bel homme", se disait Robert Redford à ses débuts, comme il l'explique dans un entretien à Europe 1, mais le monde entier et Hollywood en ont décidé autrement. Avec Butch Cassidy et le Kid, Jeremiah Johnson, Nos plus belles années ou encore et surtout, Gatsby le Magnifique, l'acteur est devenu un sex-symbol. La célébrité, il n'en voulait pas indique-t-il dans L'Express : "Je pensais que le phénomène allait disparaître. Ou, au moins, s'atténuer. Quand j'ai vu que c'était pas le cas, j'ai essayé de prendre un peu de distance en allant vivre à l'écart." Mais son éloignement n'a pas changé le regard des gens. A Cannes cette année, il a déçu ses fans lorsqu'il n'a pas signé d'autographes. Star un jour, star toujours.
Sous les projecteurs il y a quelques semaines pour sa réalisation Sous surveillance, il y a fait un constat sur ces idéalistes d'antan qui cèdent au libéralisme : "Je voulais parler de la complexité de l'engagement et la manière dont il est remis en question dès lors que le mouvement cède à la violence. Le mouvement de ces activistes est détruit de l'intérieur à partir du moment où il y a mort d'hommes. Obligés de se fondre dans la masse pour échapper à la loi." On n'échappe pas au système donc, surtout quand il est, comme aux Etats-Unis, tout puissant : "C'est là que le défi devient intéressant : rester libre, indépendant, se démarquer des discours prémâchés. C'est un effort constant."
Avec ce regard désabusé, il parlera de son bijou, le festival de Sundance qui promeut le cinéma indépendant : "J'avoue que ce n'est plus aussi amusant que ça l'était. J'ai créé ce festival envers et contre tout. [...] Après quelques années, Sexe, mensonges et vidéo y a été montré. Le plébiscite du film a été un déclic. [...] Et on a découvert le côté obscur du succès, avec l'arrivée des publicitaires, des paparazzis, de tous ceux qui voulaient utiliser le festival dans leur propre intérêt." Il avait d'ailleurs taclé Paris Hilton sur sa venue qui gâchait son festival. "L'opération rapporte de 60 à 70 millions de dollars à l'économie locale, alors.... le bilan est positif. Mais le festival a perdu de son charme."
Féru de cinéma indépendant, il a pourtant joué dans Proposition indécente, thriller d'Adrian Lyne avec Demi Moore, et plus récemment, il vient d'accepter un rôle dans Captain America 2 : "Il n'y a qu'une raison : l'argent. En outre, le personnage de Proposition indécente est un rêve d'acteur. Un type qui propose un million de dollars à un homme pour coucher avec sa femme, très belle de surcroît, c'est formidable ! Après la sortie, j'ai eu un nombre incroyable de propositions de femmes qui voulaient me donner un million de dollars pour coucher avec moi. J'ai bien ri."
On le retrouve désormais dans All Is Lost, un film radical dans lequel il n'y a pratiquement pas de mots et qu'un seul acteur, lui : "Je suis seul du début à la fin sur un bateau, au milieu de l'océan Indien, pris dans une violente tempête. Le film raconte en détail ce que fait le personnage pour survivre. C'était très physique à tourner, mais je suis heureux de l'avoir fait." Parabole du capitalisme coulé par l'une des armes essentielles de la mondialisation, ce long-métrage s'inscrit dans sa démarche d'homme engagé, luttant contre l'inéluctabilité du destin.
"All is Lost", en salles le 11 décembre
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "L'Express" du 8 mai
"Je ne suis pas un bel homme", se disait Robert Redford à ses débuts, comme il l'explique dans un entretien à Europe 1, mais le monde entier et Hollywood en ont décidé autrement. Avec Butch Cassidy et le Kid, Jeremiah Johnson, Nos plus belles années ou encore et surtout, Gatsby le Magnifique, l'acteur est devenu un sex-symbol. La célébrité, il n'en voulait pas indique-t-il dans L'Express : "Je pensais que le phénomène allait disparaître. Ou, au moins, s'atténuer. Quand j'ai vu que c'était pas le cas, j'ai essayé de prendre un peu de distance en allant vivre à l'écart." Mais son éloignement n'a pas changé le regard des gens. A Cannes cette année, il a déçu ses fans lorsqu'il n'a pas signé d'autographes. Star un jour, star toujours.
Sous les projecteurs il y a quelques semaines pour sa réalisation Sous surveillance, il y a fait un constat sur ces idéalistes d'antan qui cèdent au libéralisme : "Je voulais parler de la complexité de l'engagement et la manière dont il est remis en question dès lors que le mouvement cède à la violence. Le mouvement de ces activistes est détruit de l'intérieur à partir du moment où il y a mort d'hommes. Obligés de se fondre dans la masse pour échapper à la loi." On n'échappe pas au système donc, surtout quand il est, comme aux Etats-Unis, tout puissant : "C'est là que le défi devient intéressant : rester libre, indépendant, se démarquer des discours prémâchés. C'est un effort constant."
Avec ce regard désabusé, il parlera de son bijou, le festival de Sundance qui promeut le cinéma indépendant : "J'avoue que ce n'est plus aussi amusant que ça l'était. J'ai créé ce festival envers et contre tout. [...] Après quelques années, Sexe, mensonges et vidéo y a été montré. Le plébiscite du film a été un déclic. [...] Et on a découvert le côté obscur du succès, avec l'arrivée des publicitaires, des paparazzis, de tous ceux qui voulaient utiliser le festival dans leur propre intérêt." Il avait d'ailleurs taclé Paris Hilton sur sa venue qui gâchait son festival. "L'opération rapporte de 60 à 70 millions de dollars à l'économie locale, alors.... le bilan est positif. Mais le festival a perdu de son charme."
Féru de cinéma indépendant, il a pourtant joué dans Proposition indécente, thriller d'Adrian Lyne avec Demi Moore, et plus récemment, il vient d'accepter un rôle dans Captain America 2 : "Il n'y a qu'une raison : l'argent. En outre, le personnage de Proposition indécente est un rêve d'acteur. Un type qui propose un million de dollars à un homme pour coucher avec sa femme, très belle de surcroît, c'est formidable ! Après la sortie, j'ai eu un nombre incroyable de propositions de femmes qui voulaient me donner un million de dollars pour coucher avec moi. J'ai bien ri."
On le retrouve désormais dans All Is Lost, un film radical dans lequel il n'y a pratiquement pas de mots et qu'un seul acteur, lui : "Je suis seul du début à la fin sur un bateau, au milieu de l'océan Indien, pris dans une violente tempête. Le film raconte en détail ce que fait le personnage pour survivre. C'était très physique à tourner, mais je suis heureux de l'avoir fait." Parabole du capitalisme coulé par l'une des armes essentielles de la mondialisation, ce long-métrage s'inscrit dans sa démarche d'homme engagé, luttant contre l'inéluctabilité du destin.
"All is Lost", en salles le 11 décembre
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "L'Express" du 8 mai