Nicolas Sarkozy n'était évidemment pas seul sur le plateau du journal télévisé de Laurence Ferrari. L'actuel président de la République pouvait compter, en coulisses, sur le soutien de sa fidèle épouse depuis quatre ans. Carla Bruni, d'une discrétion absolue depuis le début de la campagne, accompagnait son homme et papa de sa petite Giulia, née en octobre, au moment où il se déclarait candidat. Ils sont arrivés ensemble dans les locaux de TF1, main dans la main, décidés et souriants.
Interrogé par Laurence Ferrari, Nicolas Sarkozy a mis fin à ce faux suspense qui commençait à taper sur les nerfs de nombreuses personnalités de gauche. À question simple - "Êtes-vous candidat ?" -, réponse simple : "Oui, je suis candidat à la présidence de la République." Celui qui avait promis de ne pas "se dérober" lors de son rendez-vous avec les Français s'exprimait ainsi hier soir : "La situation de la France, de l'Europe et du monde (...) qui connaissent une succession de crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ce serait comme un abandon de poste." Au "Changement, c'est maintenant" scandé par François Hollande, Nicolas Sarkozy brandit la promesse de "La France forte", son slogan de campagne. Nicolas Sarkozy n'est visiblement pas superstitieux : comme l'a repéré Slate.fr, ce slogan est très similaire à celui de Valéry Giscard d'Estaing - "Il Faut une France forte" - en 1981. Une élection, on le sait, que VGE a perdue au profit de François Mitterrand.
La campagne est officiellement en marche, y compris sur Internet où Nicolas Sarkozy vient de lancer son site - lafranceforte.fr - et un compte Twitter. Carla Bruni qui trouvait le monde politique violent va pouvoir s'accrocher à son siège, les affrontements et les attaques ne font que commencer : dès hier soir, tous les autres candidats n'ont pas loupé Nicolas Sarkozy et l'ont renvoyé à son bilan. Et ce matin, la presse le trouvait globalement peu convaincant... Heureusement, il y a Le Figaro !
Il s'agira de la première campagne présidentielle pour Carla Bruni qui trouverait sans doute une oreille avisée du côté de Cécilia Attias aux premières loges de la conquête de 2007. L'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, qui vit et travaille à New York, mère de son fils Louis, 14 ans, a d'ailleurs posté ses encouragements sur Twitter : "Good luck to Nicolas Sarkozy, who is starting is campaign today."
Autre soutien, moins classe que celui d'Angela Merkel, celui de Silvio Berlusconi. À l'issue de la victoire de son club, le Milan AC, sur Arsenal en 8e de finale aller de la Ligue des Champions, l'ancien chef du gouvernement italien, empêtré dans ses affaires de corruption et de prostitution, a déclaré : "Bonne chance Nicolas !"
Ce jeudi 16 février, le candidat-président est attendu en Haute-Savoie, où il doit visiter une fromagerie. A Annecy, à 18h30, Nicolas Sarkozy tiendra sa première réunion publique avant le grand meeting programmé dimanche à Marseille. Sera-t-il aussi percutant que François Hollande au Bourget ?