Le 9 novembre dernier, Carla Bruni remontait sur scène après un quinquennat d'absence. Une première dans l'intimité de l'espace Carpeaux à Courbevoie, sous les yeux bienveillants de son mari Nicolas Sarkozy. Une représentation particulière comme le confiait l'ex-première dame à Claire Chazal lors du JT de TF1 le lendemain.
"Une grande émotion mais aussi le trac évidemment, et beaucoup de joie, confiait la chanteuse lorsque la journaliste lui demandait ce qu'elle avait ressenti après tant d'années loin de la scène. C'est extraordinaire d'avoir la chance de pouvoir chanter ses chansons. J'écris tous mes textes, j'écris ma musique, alors ces chansons c'est comme si c'était moi ou mes enfants, donc c'était une grande émotion."
Carla Bruni répond avec une voix douce et posée dans laquelle on ressent encore les émotions vécues lors de ce concert, prélude à une tournée en France et à l'étranger. "J'étais troublée par cette émotion, c'est difficile à contrôler mais ça se transmet l'émotion, poursuit-elle. Le public était incroyablement chaleureux et généreux." Un véritable échange entre la chanteuse et les personnes présentes donc, à qui Carla Bruni a essayé d' "offrir 1h30 de douceur, comme une caresse".
Dans ses textes, beaucoup de mélancolie et de nostalgie lui fait remarquer Claire Chazal. "J'écris dans la mélancolie et dans une certaine joie et l'amour, répond l'artiste. L'amour est le terreau pour beaucoup d'auteurs, de compositeurs, de poètes, d'écrivains, de peintres." Avant de se faire plus précise sur la nature de ses textes : "Il y a quelque chose de mélancolique comme s'il fallait remplir un vide en quelque sorte. La mélancolie vous entraîne vers la nostalgie, la nostalgie c'est le passé, et le passé c'est quelque chose qui parait toujours plus sensible que le présent." Des sensations qui transpirent particulièrement sur deux titres repris samedi soir, Darling (en hommage à son meilleur ami) et Salut marin. Deux chansons dédiées à des proches aujourd'hui disparus, dont son frère Virginio, mort du sida. "Elles ont été écrites dans la tristesse, elles m'ont aidée à passer les deuils. Elles ont agi comme un soulagement pour la tristesse et la disparition", confie Carla Bruni, qui révèle qu'elle a encore du mal à chanter Salut marin, pour son frère. "Mais elle m'a aidée à comprendre et à accepter le fait qu'il ne soit plus là et puis je me dis que, peut-être, il y a quelque chose et qu'il l'entend de là-haut, s'il y a un là-haut", poursuit-elle joliment.
Alors prête à reprendre la route après cinq années ? "Je suis très heureuse de pouvoir repartir en tournée, le statut de première dame était une parenthèse incroyablement enrichissante", explique Carla Bruni qui met cette expérience sur le compte du hasard et de sa rencontre amoureuse avec son époux. Un Nicolas Sarkozy qui était bien sûr présent pour cette première, et qui a reçu une véritable ovation du public, sans réussir pour autant à voler la vedette à Carla... Une Carla qui ne prend absolument pas ombrage de cette présence que certains pourraient voir encombrante : "Il ne m'intimide pas. Sa présence est une aide, pas précisément dans la salle, mais tout le reste du temps où il me soutient autant que je l'ai soutenu et c'est émouvant."