Grosse polémique mardi 9 janvier, avec la publication dans le journal Le Monde, d'une tribune signée par une centaine de femmes qui appellent notamment à "défendre" la "liberté d'importuner" des hommes. Ce texte, qui mêle très maladroitement drague et agressions, est signé par plusieurs personnalités mais, sur la Toile, celle qui est la cible de toutes les attaques, c'est Catherine Deneuve.
L'iconique actrice française, qui en son temps avait été saluée pour avoir été l'une des signataires du "manifeste des 343" appelant à l'instauration de l'IVG en France, est cette fois vilipendée de toutes parts pour avoir cosigné, avec Brigitte Lahaie, Catherine Millet ou Elisabeth Lévy, cette tribune dans laquelle on peut lire : "En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité." Ou encore : "Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste. (...) Nous sommes aujourd'hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle."
Sur Twitter, réseau social privilégié pour les polémiques, Catherine Deneuve a pris pour toutes les autres. "Dommage que notre grande Catherine Deneuve se joigne à ce texte consternant. Toutes nos pensées, hommes et femmes soucieux de la dignité des femmes, vont aux victimes de violence sexuelle, écrasées par la peur d'en parler", a ainsi taclé l'ancienne ministre Ségolène Royal. "Qu'est-ce que Catherine Deneuve est allée faire dans cette galère", s'est aussi interrogée l'ex-ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol. "Catherine Deneuve et d'autre Françaises expliquent au monde comment leur misogynie intériorisée les a lobotomisées jusqu'au point de non-retour", a pour sa part ajouté la comédienne Asia Argento.
Certains internautes ont préféré répondre avec humour ou ironie. Beaucoup se sont moqués de ce passage précis : "Elle peut veiller à ce que son salaire soit égale à celui d'un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l'envisager comme l'expression d'une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement."
Thomas Montet