Serait-ce, comme certains le disent, une nouvelle "vague #MeToo" dans le cinéma français ? En tout cas, c'est une initiative nouvelle qui vient d'être dévoilée : après ses accusations de viols et de violences envers les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, Judith Godrèche a en effet été invitée à prononcer un discours contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma lors de la 49e cérémonie des César qui se tiendra ce vendredi 23 février.
Un discours prévu avant celui qu'elle doit faire au Sénat le 29 février, qui s'annonce déjà bouleversant pour l'actrice après qu'elle a avoué avoir vécu sous l'emprise de Benoît Jacquot à partir de ses 14 ans et qui a accusé quelques jours plus tard Jacques Doillon de viol sur un tournage alors qu'elle n'avait que 15 ans. C'est dans le cadre de la sortie de sa série Icons of French Cinema, dans laquelle elle raconte son histoire, qu'elle a décidé de tout dévoiler.
Mais surtout après une vidéo tournée par le psychanalyste Gérard Miller (lui aussi accusé d'agressions sexuelles par une cinquantaine de femmes) en 2011 et ressortie récemment sur les réseaux sociaux, dans laquelle on entendait le réalisateur expliquer que le monde du cinéma "peut être une sorte de couverture" pour séduire des jeunes mineures et que la jeune femme était "excitée" par sa relation avec un homme plus vieux.
Cette interview a poussé Judith Godrèche à tout révéler, avant que d'autres actrices comme Anna Mouglalis, Isild Le Besco ou Vahina Giocante n'apportent elles aussi leurs témoignages. Et elle pourrait aider d'autres comédiennes à dénoncer, elles aussi, les comportements problématiques rencontrés avec leurs homologues masculins...
En tout cas, les polémiques de ces dernières années dans le cinéma français semblent pouvoir être balayées par cette initiative des organisateurs de la cérémonie de Canal+. L'affaire Gérard Depardieu, lui aussi accusé de viols et d'agressions sexuelles, avait notamment divisé le milieu.
Mais c'est en 2020 que la plus grosse polémique avait éclaté pendant la cérémonie des César : également cité parmi les agresseurs sexuels présumés, Roman Polanski avait malgré tout reçu le César du meilleur réalisateur dans une fin de soirée tendue. Adèle Haenel était notamment sortie avec fracas de la cérémonie, tout comme Florence Foresti qui, présentatrice à l'époque, n'était pas remontée sur scène après l'annonce. Cette année, normalement, rien de tout cela ne devrait arriver...