Le rendez-vous est désormais incontournable et fait tout pour s'attirer la sympathie d'un public toujours plus large en nombreux, auquel il s'efforce de proposer un véritable festival de performance et d'élégance : le Gucci Masters 2010 (3-5 décembre), dont Virginie Couperie est toujours, sous le regard de son compagnon Charles Berling, l'ambassadrice fervente, a réussi son pari ce week-end.
Devenu, depuis sa naissance sous l'impulsion de Christophe Ameeuw et de la légende vivante du show jumping Nelson Pessoa, un événement équestre indoor indispensable, l'événement, en parallèle du Salon du Cheval qui se tient également à Paris-Villepinte, a également pu compter sur la participation passionnée de célébrités qui commencent à avoir l'habitude de s'y retrouver : Nicolas Canteloup, dont la vie hors des médias tourne avec dévotion autour du cheval, l'ancienne tenniswoman Martina Hingis, plus heureuse en équitation qu'en amour, Athina Onassis ou encore Charlotte Casiraghi. Mais également un petit nouveau : Benjamin Castaldi ! Pour son grand baptême du feu, Benji, très volontaire, n'a pas démérité.
Au cours de ces trois journées intenses et exceptionnelles, un moment a mêlé à merveille fantaisie et émotion. Samedi après-midi, les visiteurs ont pu découvrir une épreuve proposée par la charmante Charlotte Casiraghi, très attachée à Paris et qu'on avait déjà eu beaucoup de plaisir à voir monter l'an passé : la demoiselle de 24 ans présentait l'épreuve "Style et Compétition" au profit de l'AMADE, l'Association Mondiale des Amis de l'Enfance, dont sa mère Son altesse royale la princesse Caroline de Hanovre est la présidente dévouée et inlassable. Devant un public chargé de faire savoir sa préférence à l'applaudimètre ainsi qu'un jury éminent composé de Virginie Couperie, Jean Rochefort et Nelson Pessoa pour faire la décision, l'équipe formée par la ravissante Charlotte et Edwina Alexander a subjugué avec sa prestation ! Le duo Michel Robert et Vincent Bartin, dans un style humoristique, ont également plu. Mais c'est finalement le tandem Malin Baryard-Johnsson/Ekaterina Rybolovleva qui a été désigné vainqueur, après son passage tonitruant sur... Rasputin, le tube disco de Boney M !
Au final, l'ensemble des concurrents ont reversé une partie de leurs gains à l'Amade, soit un chèque de 160 000 euros qui a été remis en main propre à une Caroline de Hanovre lumineuse et visiblement émue ! Un beau moment, d'autant que l'émissaire n'était autre que notre sémillant Jean Rochefort national, qui officiait sur ce Gucci Masters en tant que "parrain scénographe". Dans une savoureuse interview publiée samedi par Le Parisien, ce superbe passionné de cheval depuis un demi-siècle explicite et en dit bien plus encore : "Je n'aime pas les titres pompeux qui vont avec les petits-fours et le champagne ! Je suis là pour donner des idées afin de rendre les obstacles plus attractifs, mettre de l'humour. Cela fait cinquante ans que je fréquente les concours hippiques. Il faut s'y amuser !", déclare celui qui ne se fait pas non plus prier pour jouer les commentateurs télé !
Fan de ce monde "ruralo-sportif extrêmement sympathique" et des "femmes, qui sont des cavalières merveilleuses", Jean Rochefort se remémore les fiacres que son grand-père conduisait, à Dinan, lui interdisant de visiter les écuries, car trop dangereuses. "J'ai attendu mes 30 ans pour tomber amoureux", s'émeut l'acteur. Et de repenser au tournage de Cartouche, en Camargue, en 1960 : "J'avais le plus souvent les fesses dans le sable ! Mais j'étais amoureux fou de ma jument. Je n'en dormais plus la nuit. J'étais tellement pressé de la retrouver le lendemain. J'étais un amoureux transi et maladroit... J'ai compris que ma vie allait prendre un vrai tournant."
Captivant lorsqu'il évoque ce rapport sensuel qui s'instaure avec l'animal, le grand gentleman moustachu confirme qu'il est toujours éleveur : "J'ai fait naître moi-même presque tous mes poulains. A la troisième génération, la confiance est tellement grande avec la jument que j'ai vu naître et qui va à son tour mettre bas qu'elle me voit entrer dans son box avec plaisir. Elle sait que je vais l'aider. Quand les petits sabots sortent, c'est extraordinaire !" On sent bien que ce rapport fusionnel, surhumain, dépasse les mots. C'est "une autre façon de vivre", résume Jean Rochefort. Celle qui lui a valu son plus beau compliment : "Aux ventes de Saint-Lô, il y a quelques années, un éleveur de chevaux avec le teint hâlé des paysans me dit : "Je t'ai vu hier à la télé. Je ne savais pas que tu étais comédien." Je ne pouvais pas rêver mieux !"
G.J.