Depuis son sacre cannois dans Antichrist de Lars Von Trier, Charlotte Gainsbourg a tourné intensément. On l'a vue chez Riad Sattouf, Benoît Jacquot, Asia Argento et encore chez le réalisateur danois pour Melancholia et le diptyque Nymphomaniac. Le 26 avril, on la retrouvera au côté de James Franco et Marie-Josée Croze dans le nouveau film de Wim Wenders, Every Thing Will Be Fine. Et Charlotte est même annoncée au casting d'Independance Day 2. Depuis plusieurs mois cependant, elle se concentre sur l'écriture de son nouvel album, et c'est à New York qu'elle a posé ses valises, avec ses trois enfants. Une nouvelle vie dont l'actrice et chanteuse parle longuement dans le nouveau numéro de Grazia, qui lui dédie sa couverture. Un entretien réalisé le 1er avril dans un café de Williamsburg, quartier branché de Brooklyn, avant son passage à Paris pour défendre le film de Wenders.
Curieuse à nouveau
Décembre 2013, le clan Birkin perd Kate Barry. La fille aînée de Jane, dont le papa était le compositeur anglais John Barry, meurt en chutant de la fenêtre de son nouvel appartement. Quelques mois après la tragédie, Charlotte Gainsbourg confiait à Madame Figaro : "Chaque jour me rappelle ma soeur, à tous les instants de ma vie. Je ne me doutais pas que je pouvais tout orienter autour de son souvenir." En septembre 2014, elle quitte la capitale pour New York. Pourquoi ? "J'ai le droit de changer sans avoir à me justifier, répond Charlotte dans Grazia. J'ai changé parce qu'il fallait que je change. Je vivais avec des références. Ici, tout à coup, je n'ai plus de références. Je ne sais pas si c'est pour longtemps, mais pour l'heure, ça me fait du bien. (...) Londres aurait été impossible, trop chargée de références, de ces références auxquelles je voulais échapper. (...) Et puis, il fallait aussi que ce soit quelque chose qui attire tout le monde, je devais penser aux enfants." C'est évidemment avec Ben (17 ans), Alice (12 ans) et Joe (4 ans en juillet), dont le père est Yvan Attal, son compagnon de longue date, que Charlotte s'est installée à New York. Elle s'étonnerait presque d'avoir trouvé ses marques dans ce nouvel environnement qui a pu lui faire peur dans le passé : "Et que j'aie pu me retrouver ici, avec mes enfants, avec ces côtés pratiques. Et je ne sais combien de temps ça va durer réellement. Je sais juste que je suis curieuse à nouveau, voilà..."
Tourner beaucoup a ses vertus - "Le cinéma occupe intensément la tête, et c'est déjà ça. Ça permet de s'oublier complètement. Je me focalise sur des préoccupations qui ne sont pas les miennes mais celles du personnage, et ça m'aide" -, mais peu éloigner de la musique. À New York, Charlotte Gainsbourg est au travail sur son nouveau disque - Stage Whisper, un live agrémenté de quelques chansons inédites, a déjà 3 ans. Son quotidien à New York est celui d'une "chanteuse qui est en train d'écrire un album". À ses côtés, le producteur de musiques électroniques SebastiAn. Et pour la première fois, Charlotte Gainsbourg ose écrire en français, une langue qui l'effrayait en tant que celle des chansons de son père : "Je voulais y échapper, mais c'est sorti comme ça, on ne choisit pas..."
Retrouvez l'intégralité de cette interview de Charlotte Gainsbourg dans Grazia, en kiosques le 17 avril 2015.