Le sulfureux Lars von Trier vient de dévoiler l'ultime teaser de son Nymphomaniac. Huit chapitres pour huit vidéos plus ou moins explicites, illustrant le propos du film. Le dernier teaser montre Joe prenant les choses en main, lorsqu'elle séquestre le personnage de l'acteur franco-américain Jean-Marc Barr et le met à nu, avant d'apparaître à la fois sensuelle et menaçante. Cette fois-ci, Charlotte Gainsbourg se montre insoumise, contrairement à ce que l'on voyait dans la sixième et avant-dernière vidéo, où le "maître" incarné par Jamie Bell lui offrait un fouet artisanal avant que Joe ne se mette en position d'humiliation. De quoi faire écho aux déclarations de Charlotte Gainsbourg sur la question : "Bien sûr, je redoutais l'humiliation, et ce que le film montrerait de moi, mais grâce à Antichrist, je sais que je peux faire confiance à Lars."
À quelques jours de la sortie française, la promotion de Nymphomaniac se termine dans le suggestif trash, angle d'attaque que Lars von Trier a fort bien manipulé, entre scènes de sexe savamment pesées (notamment dans la bande-annonce, vite censurée), affiches de personnages simulant l'orgasme et dialogues terriblement évocateurs. Tout un art pour le cinéaste danois, grand spécialiste du buzz médiatique et cinématographique.
Nymphomaniac, dont le budget estimé à 9,4 millions d'euros, raconte la folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d'hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman la découvre dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l'interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.
En France, le Volume 1 (attendu le 1er janvier 2014) n'a été interdit qu'aux moins de 12 ans. Une décision qui n'est pas sans rappeler l'interdiction similaire faite à La Vie d'Adèle en octobre dernier. En revanche, le Volume 2 (prévu le 29 janvier 2014) n'a pas encore reçu sa notation, et l'on imagine, selon les dires de Charlotte Gainsbourg – qui y compte plus de scènes, puisqu'elle incarne Joe mature –, que l'interdiction pourrait être relevée.
En février prochain, le casting de Nymphomaniac foulera le tapis rouge de la Berlinale, puisque le film de Lars von Trier sera montré dans sa version director's cut, longue de 5h30. Ces derniers mois, c'est plutôt à Cannes que le cinéaste danois désirait montrer sa version non censurée et non coupée. À Charlotte Gainsbourg de nous mettre l'eau à la bouche quant à ce director's cut : "Dans la version intégrale, Joe va beaucoup plus loin dans l'autodestruction."