Pendant très longtemps, il a été compliqué pour Charlotte Gainsbourg de parler de son iconique papa, Serge Gainsbourg. Elle a botté en touche, boudé la presse, banni tout ce qui pouvait toucher à la musique de son paternel. L'ombre de Gainsbarre était trop pesante. À tel point qu'adolescente, Charlotte vouait un véritable culte à un autre artiste que son père. Un chanteur qui était devenu une obsession pour elle, au grand dam de Serge. "Je devais avoir 15 - 16 ans et à cet âge-là ça veut forcément dire quelque chose, raconte la chanteuse à Cyprien Sini sur RTL. J'écoutais en boucle Charles Aznavour, c'était obsessionnel, ce qui rendait mon père fou de jalousie."
Cette furieuse jalousie, Charlotte en a eu connaissance de la bouche de sa mère Jane Birkin. "Il ne me le disait pas ouvertement, mais je pense qu'il se confiait à ma mère", croit-elle savoir. Pour autant, elle écoutait aussi les chansons du répertoire de son père. Mais cela ne suffisait pas. "Il voulait l'exclusivité", s'amuse-t-elle.
Au cours de cette Drôle de rencontre, Charlotte Gainsbourg s'est également confiée sur le poids de son père d'un point de vue artistique. "Ça m'a bloquée oui, jusqu'à présent. C'est ça qui a fait que j'ai voulu éviter de chanter en français, confie-t-elle. C'était jamais à la hauteur de ce qu'il aurait fait ou avait fait. Et ça me freinait complètement. On pouvait pas s'approcher de son génie." Puis la donne a changé, notamment après la mort de sa soeur Kate Barry. "Et là, c'est que je m'en fous, lâche-t-elle. J'ose dire que je m'en fous complètement et que c'est pas à la hauteur de ce qu'il a écrit, et ça le sera jamais. Et c'est très bien comme ça en fait."