La liberté a un prix : Cheb Mami ne pouvait s'empêcher d'avoir une forme d'appréhension à quelques heures de son retour sur scène au Zénith de Paris, samedi 5 novembre 2011, pour un concert de retrouvailles avec son public. Le premier depuis sa sortie de prison le 23 mars dernier.
Le chanteur de raï algérien de 45 ans, qui avait été condamné en 2009 par la justice française à 5 ans de prison pour des violences infligées en 2005 à son ex-compagne, savoure sa liberté conditionnelle, acceptée en mars à sa deuxième requête - la première ayant été repoussée en octobre 2010. Mais il sait qu'être désormais du bon côté des barreaux ne suffit pas : "J'ai fait une faute, je la regrette. C'est une faute. J'espère maintenant que c'est une faute pardonnable", a-t-il ainsi déclaré à l'AFP avant de monter sur la scène parisienne.
Après avoir demandé, lors de son procès devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et après s'être rendu au terme de deux ans de cavale, pardon à son ex-compagne, une photographe de presse de 43 ans qu'il tenta de forcer à avorter et qui donna malgré tout naissance à une petite fille, Cheb Mami souhaite maintenant obtenir le pardon du public, comme l'a relevé l'AFP lors de leur entretien : "J'ai beaucoup de chance d'avoir un public fidèle. J'espère qu'il va me pardonner. Même pendant cette épreuve (sa détention), j'ai reçu pas mal de courrier, et je suis sorti avec deux cartons de courriers. Je suis vraiment reconnaissant envers ces gens qui m'ont écrit." Une quête de rédemption qu'il avait déjà exprimée lors de sa remise en liberté.
3 000 billets avaient été écoulés à la veille de la représentation, à laquelle ont également participé Bilal, la chanteuse Cheba Zahouania et DJ Kim.
Le chanteur algérien avait déjà retrouvé les sensations de la scène en avril, prenant part à un festival à Marseille, et à l'occasion d'une tournée en Algérie, mais il faisait là son come-back en tant que tête d'affiche : "Sur scène, c'est le seul endroit ou je me sens bien." Images à l'appui.