Revenu au top grâce au succès de la comédie Qu'est-ce qu'on a fait Dieu ? (bientôt 10 millions de spectateurs en salles), carton auquel il est loin d'être étranger, Christian Clavier revient à la fois revanchard et heureux. En couverture du Figaro Magazine dans lequel il s'épanche au cours d'une interview passionnante, l'acteur français pose, apaisé.
"Ces dernières années, quelques critiques m'ont cloué au pilori", constate, navré, le célèbre comédien du Splendid. La critique, Christian Clavier ne l'a pas oubliée et se charge poliment, dès qu'il en a l'occasion, de la remettre à sa place, notamment lorsqu'il s'agit d'expliquer sa retraite anticipée et finalement avortée, ainsi que son départ à Londres. À la sortie de son premier film en tant que réalisateur, On ne choisit pas sa famille, le metteur en scène a dénoncé "des torrents de critiques blessantes et violentes n'ayant rien à voir avec [son] métier". "Et c'est là que je me suis vraiment demandé si je ne devais pas arrêter", se souvient-il. Quant à son départ de l'hexagone, Christian Clavier l'explique de la manière suivante : "J'ai voulu prendre du recul pour ne plus être pollué par certaines choses et certains propos qui m'empêchaient de travailler sereinement. Les faits m'ont donné raison", se targue-t-il, sans pour autant renier ce pays qu'il aime tant, "auquel [il est] fier d'appartenir". Et d'anticiper : "Je vous signale qu'on paye autant d'impôts à Londres qu'à Paris."
Aujourd'hui, le succès retrouvé, Christian Clavier a faim. Il affiche "une furieuse envie de refaire de la comédie pour continuer à dire ce qu'[il] à dire sur les Français, la famille française". Fidèle à son franc-parler, l'acteur-réalisateur de 62 ans ne manque d'égratigner au passage ceux qui lui ont reproché son amitié avec Nicolas Sarkozy : "Comme si je confondais ce que je fais et ce que je suis, pointe-t-il du doigt. Comme si je n'avais pas le droit d'avoir des amis ou des opinions qui leur paraissent contraires à LEUR conception du cinéma. On n'est pas loin d'une absence totale de démocratie."
Et lorsque l'intéressé tente d'expliquer son rapport avec la critique, objective ou non, il croit savoir pourquoi : "Je n'ai jamais joué le jeu du 'people', c'est peut-être ce qui agace certains. Dès le début de ma carrière, sans doute par timidité et par peur, je me suis volontairement tenu à distance des médias qui me sollicitaient pour parler d'autre chose que de mon travail", que ce soit côté vie privée ou opinions politiques. C'est peut-être aussi ce qui a fait sa force tout au long de ces années où, inébranlable, il s'est posé comme l'un des meilleurs comédiens de sa génération et continue encore de faire rire le public.
Interview à retrouver en intégralité dans Le Figaro Magazine, supplément du Figaro les 13 et 14 juin.