Ce Noël, Claude Guéant le passera bel et bien en prison. L'espoir d'être libre pour les fêtes de fin d'année s'est envolé pour l'ancien ministre de l'Intérieur âgé de 76 ans.
Après avoir payé l'intégralité de sa dette grâce à des prêts concédés auprès de ses proches, Claude Guéant espérait retrouver rapidement sa liberté. Incarcéré à la prison de la Santé depuis le 13 décembre, en application de sa condamnation en 2017 dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a demandé sa remise en liberté. Europe 1 annonce ce mardi 21 décembre 2021 que cette demande ne sera pas étudiée avant le 19 janvier 2022 par le juge.
Claude Guéant a payé 292 000 euros pour solder la dette due au Trésor public, selon un bordereau consulté par l'AFP, à la suite d'une condamnation de 2017 dont la justice a estimé qu'il ne respectait pas les obligations. Dans le détail, "Claude Guéant a payé 133 315,95 euros pour placer sa dette à zéro mais a aussi réglé celle d'"un des co-condamnés (qui) n'avait pas payé toute sa part et il s'agit d'une dette solidaire donc due à 100% par chaque condamné", selon son avocat, Me Philippe Bouchez El-Ghozi. D'après lui, cela a été fait grâce à des prêts consentis par des proches.
Dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur, l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait été condamné le 23 janvier 2017 en appel à deux ans d'emprisonnement dont un an avec sursis probatoire et 75 000 euros d'amende. Il purgeait cette peine - devenue définitive deux ans plus tard après le rejet de son pourvoi en cassation - sous le régime de la liberté conditionnelle.
Début novembre cependant, la cour d'appel de Paris avait révoqué une partie de son sursis (3 mois) et de sa liberté conditionnelle (6 mois), estimant que M. Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l'amende et les dommages et intérêts qu'il s'était vu infliger. C'est en exécution de ces décisions que Claude Guéant a été placé sous écrou, pour neuf mois, avait précisé à l'AFP Me Bouchez El-Ghozi.