En s'adressant à une chaise vide lors de son discours au cours de la convention républicaine de Tampa en soutien au candidat Mitt Romney, Clint Eastwood ne s'attendait sûrement pas à la vague médiatique qu'il allait susciter.
Parfois incohérent, hésitant et bafouillant, le légendaire acteur avait provoqué un profond malaise chez les cadres républicains et des réactions amusées et moqueuses en nombres sur le Net. Même le président Obama, à qui Clint Eastwood faisait mine de s'adresser en ayant une discussion surréaliste avec cette chaise, a tenu à répondre à la star de 82 ans avec beaucoup de dérision.
Et pour la première fois depuis son intervention remarquée du 30 août, l'acteur et réalisateur est revenu vendredi dernier sur cet épisode dans les colonnes du Carmel Pine Cone, journal local de la ville de Carmel où il fut maire et où il possède une maison. Il confie n'avoir rien prévu et n'aurait ainsi planifié son discours que quelques minutes avant son passage, juste après avoir fait une petite sieste.
Quant à son idée de s'adresser à une chaise vide représentant Barack Obama, elle lui est venue au moment de monter sur scène... "Il y avait une chaise et un type n'arrêtait pas de me demander si je voulais m'asseoir. Cela m'a donné l'idée. J'allais amener la chaise avec moi sur scène et j'allais parler à M. Obama et lui demander pourquoi il n'avait pas tenu toutes les promesses qu'il avait faites", explique-t-il ainsi. Avant de revenir sur ce qu'il voulait dire et faire passer comme message : "Il y a trois choses que je voulais dire. Tout Hollywood n'est pas de gauche, il y a de nombreuses promesses qu'Obama n'a pas tenues et les gens doivent se sentir libres de se débarrasser de tout politicien qui ne fait pas un bon travail."
Il reconnaît cependant qu'il ne savait pas ce qu'il allait dire, plongeant les cadres du parti républicain dans l'embarras. "Ils encadrent étroitement la plupart des gens (...) mais je leur ai dit 'Vous ne pouvez pas faire ça avec moi parce que je ne sais pas ce que je vais dire'", a-t-il poursuivi.
Hermétique aux commentaires acides et acerbes, aux parodies qui pullulent sur le web, Clint Eastwood a justifié comme il le pouvait "sa méthode" : "C'était sensé trancher avec tous les discours préparés, car je suis Monsieur-tout-le-monde. Je suis cinéaste mais je ressens les mêmes choses qu'un citoyen lambda."
Et que ressent le citoyen Eastwood ? "Le président Obama est la plus grosse arnaque jamais ourdie contre le peuple américain, explique-t-il. Romney et (son co-listier Paul) Ryan dirigeraient beaucoup mieux le pays, et c'est ce que tout le monde doit savoir."