Voilà un hasard qui fait tâche pour Marc Veyrat. Figurant parmi les prestigieux chefs de la COP21, la grande conférence internationale sur le climat que la France a inaugurée aujourd'hui, lundi 30 novembre, la star de la cuisine vient d'être jugée pour... infractions à l'environnement. Et il peut être inquiet, puisque la vice-procureure a réclamé plusieurs mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende contre lui, selon l'AFP...
Marc Veyrat est donc dans de sales draps. Vendredi 27 novembre, à Annecy, le chef était en effet jugé devant le tribunal correctionnel pour plusieurs infractions à l'environnement, à Manigod (Haute-Savoie), où se trouve son restaurant La Maison des Bois, déjà touché par un incendie en mars. Et la justice ne va pas faire de cadeau à la star au chapeau, puisque quatre à six mois de prison avec sursis ont été requis contre le chef.
Ce dont est accusé Marc Veyrat (65 ans), c'est d'avoir réalisé, dans une zone naturelle protégée jouxtant son restaurant, des travaux accusés de nuire à l'environnement. Entre 2012 et 2013, il aurait réalisé, sans autorisation, des travaux ayant entraîné la destruction de "7 000 mètres carré de forêt et à l'assèchement d'une zone humide de près d'un hectare" au-dessus de sa propriété.
En attendant le jugement, le 18 décembre, Marc Veyrat se dit "désolé" de ce qui arrive et plaide l'ignorance. "Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper", a-t-il déclaré à la barre. Loin de nier les faits, le célèbre chef reconnaît "des erreurs fondamentales", mais s'est dit de "bonne foi". "Dans cette opération, j'ai tout mélangé. C'est le coeur qui a parlé", a déclaré la star de la cuisine, "affectée" et qui assure avoir été "trop vite" et avoir ignoré qu'il fallait un permis de construire. Il explique également avoir pris "toutes les précautions d'usage pour ne pas porter atteinte à l'environnement".
"Attaché" à la région, Marc Veyrat a vu la Direction départementale des territoires et l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques faire état de 12 000 mètres carré de zones humides impactées. Partie civile, la ville de Manigod a quant à elle dit "soutenir intellectuellement la démarche de Marc Veyrat", mais aussi rappelé qu'elle "ne cautionnera pas un projet qui porte atteinte à l'environnement". Elle réclame également la remise en état du site.
Me Nicolas Ballaloud, l'avocat de Marc Veyrat, a toutefois réclamé la relaxe. Pour lui, "la réalité est loin de ce qu'on a présenté dans ce dossier", a-t-il dit, assurant que son client avait par exemple "replanté 1 210 arbres, pour seulement 40 coupés."