Sa disparition brutale en 1986 dans un accident d'hélicoptère survenu en marge du Paris-Dakar a choqué toute une génération, provoquant un vide immense dans le paysage médiatico-musical français mais vingt-huit ans après sa mort, Daniel Balavoine continue encore et toujours d'exister. À travers ses chansons d'abord, tubes intemporels qui ont fait vibrer les années 80 et résonnent encore aujourd'hui avec autant de force, mais aussi à travers ses proches, qui entretiennent avec dynamisme la flamme ainsi que sa mémoire.
Dans un nouvel ouvrage, sobrement intitulé Daniel Balavoine, Claire Balavoine, l'une des soeurs du défunt chanteur (il était issu d'une famille de sept enfants), revient d'ailleurs, avec la complicité du photographe Alain Marouani, sur le personnage aussi simple que fascinant qu'était l'interprète de l'incontournable L'Aziza - titre dédié à sa femme Corinne, mère de ses enfants, Jérémie et Joana (née après son décès), qui fut un véritable carton à sa sortie.
"Il en avait ras-le-bol"
Homme discret, compositeur talentueux et chanteur engagé : Claire Balavoine donne à voir dans son livre témoignage un portrait intime de son illustre petit frère qui fut avant tout, comme on l'a souvent dit, un rebelle au grand coeur. Cette ancienne maître-nageuse y dévoile une face particulièrement terre-à-terre d'un Daniel Balavoine qui, de ses aveux, avait une sainte horreur du star-system au point même d'avoir évoqué l'idée de tout plaquer. "Il ne supportait pas l'idolâtrie, les fans clubs. Il détestait qu'on le touche, qu'on l'interpelle. Il en avait ras-le-bol à la fin de sa vie. Il ne comprenait pas pourquoi les gens avaient besoin de lui pour se réaliser, confie Claire Balavoine au magazine Gala, qui publie une poignée de passionnants extraits du livre retraçant l'enfance, la gloire puis le décès tragique du chanteur. Il évoquait même la possibilité de cesser de chanter, de passer à autre chose. Il n'en a pas eu le temps."
"Daniel devait partir ainsi"
Passionné de voitures mais aussi de politique, Daniel Balavoine était également sensible à la cause environnementale et humanitaire : sa venue au Paris-Dakar de 1986 était aussi motivée par son projet d'installer des pompes à eau dans certaines contrées d'Afrique, une activité qui lui tenait tout particulièrement à coeur. D'ailleurs au lendemain de sa mort, les dons ont afflué de toute part, le public, endeuillé, étant prêt à poursuivre son combat. Face à un tel élan de générosité, Claire Balavoine a alors décidé de fonder, la même année et avec l'appui de quelques proches, l'Association Daniel-Balavoine qui a continué la lutte du chanteur jusqu'à ce jour. Car le dessein de cette dernière (qui est d'installer des pompes à eau et donc d'irriguer les terres pour permettre des récoltes de riz) est désormais menacé, du fait de la situation politique actuelle du Sahel Occidental. "C'est trop dangereux. Résultat, j'envisage peut-être d'arrêter l'association", déplore Claire Balavoine.
Mais si elle songe à prendre cette difficile décision, la soeur de Daniel Balavoine n'en compte pas pour autant mettre un terme au combat amorcé par son célèbre frère, dont la disparition, il y a vingt-huit ans, a plongé les siens dans un incommensurable chagrin."C'est maman qui m'a appelée pour m'apprendre [son décès]. J'ai immédiatement allumé la radio sur Europe 1, se souvient Claire Balavoine. Je n'arrivais pas à y croire, le journaliste était en larmes en annonçant sa mort. J'ai rejoint maman qui hurlait de douleur. Elle voulait que je lui trouve du bois et une hache. (...) Elle voulait évacuer sa souffrance. Puis on a accepté l'impensable : c'était son heure, Daniel devait partir ainsi."
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Claire Balavoine ainsi que des extraits de son livre Daniel Balavoine, dans le magazine Gala actuellement en kiosques.