Tout a commencé avec une enquête vidéo sur Dany Boon, signée par Mediapart et diffusée en janvier 2019. Intitulée La Comédie fiscale, elle mettait en doute son "patriotisme fiscal" avec des accusations de pratiques présumées d'optimisation fiscale. Le réalisateur, scénariste, producteur et acteur de 52 ans n'a pas tardé à réagir via les réseaux sociaux. Il a ainsi publié une réponse sans ambiguïté : "J'ai toujours payé, je paie et je paierai toujours tout l'impôt là où il m'est réclamé, partout où j'exerce mes activités professionnelles et artistiques." La star française vient de franchir une nouvelle étape en attaquant le site d'informations. C'est l'accusé en personne, Mediapart, qui a annoncé qu'il faisait l'objet d'une plainte pour vol, atteinte au secret des correspondances, violation du secret professionnel et recel.
À la suite de la demande de Dany Boon, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Depuis, deux des journalistes de Mediapart, Fabrice Arfi et Michaël Hajdenberg, ainsi que le réalisateur de la vidéo-enquête Antoine Guerre, ont été entendus lundi dernier sous le régime du "suspect libre", par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire de Paris.
Mediapart affirme, documents à l'appui, que la star "enchaîne les résidences fiscales à l'étranger, avec des investissements dans des fonds spéculatifs controversés". L'AFP rapporte que le documentaire détaille onze investissements – sans donner plus de preuves – dans des fonds spéculatifs voraces, des "Hedge Funds", notamment en 2014 et 2015, passant par des paradis fiscaux, les Bahamas et les îles Caïmans. Les éléments mettent en lumière une "attitude étrange pour un patriote fiscal démentant avec constance se prêter au jeu de l'optimisation et de l'évasion fiscales ou avoir un quelconque lien avec les paradis fiscaux", mais il n'est toutefois jamais question de fraude fiscale.
L'homme à qui l'on doit Bienvenue chez les Ch'tis il y a onze ans déjà est l'un des hommes forts du cinéma français. Engrangeant des sommes importantes, il est régulièrement sous le feu des projecteurs concernant le fisc. Celui qui a également vécu à Londres entre 2014 et 2016 avait confié dans un entretien accordé au Figaro en 2013 qu'il était résident fiscal américain, mais qu'il payait également des impôts en France, ses films générant des revenus importants dans l'Hexagone. Dans l'hebdomadaire Marianne, il indiquait payer "50% d'impôts en France". "J'ai gagné cet argent grâce à mon pays, à l'éducation que j'y ai reçue, c'est normal que ça lui revienne", ajoutait-il. L'an dernier, Dany Boon assurait avoir refusé de créer une structure au Luxembourg pour diminuer ses impôts, rappelle l'AFP. Sur le plateau de C à vous, l'humoriste expliquait avoir payé cette année "une feuille d'impôts à deux chiffres en millions d'euros", soit plus de 10 millions : "Je suis ravi, moi. J'ai toujours payé 50% d'impôts où que je sois et je suis très content de ça."