L'ex-roi Albert II est au pied du mur et ne peut plus fuir. La justice belge lui a ordonné fin octobre de se soumettre d'ici à février à un test génétique, offrant une victoire à Delphine Boël dans son long combat judiciaire pour faire reconnaître qu'il est son père biologique. Cette information n'a fuité dans les médias belges que lundi 6 novembre 2018 mais elle a été confirmée par Me Marc Uyttendaele, l'un des avocats de Delphine Boël.
L'artiste plasticienne belge de 50 ans, affirme être née de la longue liaison qu'a eue dans les années 60 et 70 sa mère, Sibylle de Sélys Longchamps, avec Albert, alors prince héritier, marié depuis 1959 avec Paola Ruffo di Calabria. L'ancien souverain, qui a régné de 1993 à 2013 et est le père du roi des Belges actuel, Philippe, a toujours nié cette filiation.
Delphine Boël avait introduit en 2013 une procédure de reconnaissance de paternité devant le tribunal de première instance de Bruxelles, ce qui a donné lieu à un feuilleton judiciaire à rebondissements. Dans un premier temps, en 2017, la justice n'avait même pas autorisé Delphine Boël à contester la paternité de l'industriel Jacques Boël, ce qui était l'étape initiale de la procédure. Dans un arrêt le 25 octobre, la cour d'appel de Bruxelles a renversé cette décision. Elle "a décidé que Jacques Boël n'est pas le père légal ou biologique de Delphine" et "ordonné qu'Albert II se soumette à un test ADN", ont rapporté les avocats de la requérante dans un communiqué. La cour, ont-ils ajouté, a aussi chargé une experte d'un hôpital universitaire bruxellois "de procéder dans les trois mois à une expertise génétique permettant d'établir le lien de filiation entre Delphine et Albert II".
Les deux parties ont de nouveau rendez-vous devant la cour le 14 février pour la reprise des débats. "Si Albert II refuse de se soumettre au test, cela pourra être considéré comme un indice très clair qu'il est le père", a souligné Me Uyttendaele à l'AFP.