Des Hommes et des Dieux (voir la bande-annonce ci-dessus), de Xavier Beauvois, avec Lambert Wilson et Michael Lonsdale, a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes, représentera la France aux prochains Oscars, et continue son parcours triomphal dans les salles avec déjà 2,5 millions d'entrées.
L'histoire ? Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s'installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour...
L'engouement autour de ce film, qui s'inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu'à leur enlèvement en 1996, permet de remettre l'enquête sur l'assassinat des sept moines dans la lumière, car il est vrai que depuis que les têtes des moines ont été retrouvées le 30 mai 1996 dans le désert algérien, certains éléments de l'enquête étaient classés secret défense, notamment les rapports du général Philippe Rondot, chargé à l'époque de ce dossier délicat.
Le juge en charge de l'affaire aujourd'hui, Marc Trévidic, vient en effet d'adresser une demande de déclassification à la Commission consultative du secret de la défense nationale, de façon à avoir accès à ces documents et faire avancer l'enquête. La Commission dispose dès lors de deux mois pour lever ou non la classification et donner accès ou non à ces documents à la justice.
Mais quoi qu'il arrive, le succès du film remet définitivement l'affaire au coeur de l'actualité, et plusieurs nouvelles auditions sont envisagées, sous l'impulsion de Maître Patrick Baudouin, l'avocat des parties civiles. Il a notamment demandé à entendre le lieutenant-colonel Le Doaré (représentant de la DGSE à Alger), l'ancien ministre des Affaires Etrangères Hervé de Charette, l'ex-préfet du Var Jean-Charles Marchiani, l'ancien ministre de la Défense Charles Millon, et l'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré.
Ou quand le cinéma dépasse les frontières du septième art...