Des malfrats chez les Bleus : enquête sur des vols en pagaille à Clairefontaine!

Si les footballeurs français semblent faire partie des cibles privilégiées d'une bande organisée, qui n'hésite pas à les visiter même pendant leur sommeil, le butin de leurs cambrioleurs n'est rien à côté de celui, probablement pharaonique, des voyous de Clairefontaine.

Dans son édition courante, l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné révèle en effet que le Centre technique national des Yvelines, sis dans le domaine de Montjoye et qui accueille chacune des réunions de l'équipe de France de football et de son staff, a été soigneusement pillé durant des années. Le montant de ces larcins répétés et en quantité "monstrueuse" serait tout bonnement "inchiffrable", selon une "huile" de la Fédération, qui ne se prive pas d'affirmer : "Tout le monde sait que certains cadres se servent sur la dotation annuelle en équipement." Consternant.

Un cadre pris la main dans le sac...

Résultat : si aucune enquête n'a encore été ouverte, cela ne saurait tarder, la PJ de Versailles ayant déjà procédé à "quelques auditions discrètes du côté d'Adidas [équipementier sortant des Bleus, dont Nike prendra la relève à partir de 2011, NDLR] (...), de petites mains et de cadres de la Fédé". La police a ainsi fait une descente dans les vestiaires de Clairefontaine pour enquêter sur ces vols et recels de matériel. Signalant, citant un enquêteur, que du matériel disparaît "depuis des années", Le Canard rapporte encore qu'un cadre de la Fédé, "aimablement surnommé 'planche pourrie' par ses meilleurs amis", a été pris en flagrant délit en train de revendre de l'équipement bleu dans un vide-greniers. Autre fait, "à la mi-novembre, 30 maillots avaient été mis de côté pour être dédicacés par les joueurs : au moment d'ouvrir le carton, il n'en restait que deux." Maillots, chaussures, survêtements, ballons par dizaines, le pillage est colossal.

De l'absence coupable de gestion aux soupçons de collusion...

L'hebdo satirique rappelle que le contrat liant Adidas aux Bleus, un partenariat qui aura duré quarante ans avant que Nike récupère l'affaire, se montait à 10,5 millions d'euros rien que sur la période 2006-2010, la marque aux trois bandes fournissant en prime chaque année pour 1,5 million d'euro de dotation diverse aux équipes nationales. Du matériel "livré directement à Clairefontaine" et "entreposé sans gestion informatisée ni inventaire fiable, chacun pouvant se servir à sa guise".

Et tant qu'à enquêter, la PJ s'intéresse d'ores et déjà au nouveau contrat décroché par Nike, moyennant... 42 millions d'euros pour la période 2011-2018. Une offre qui représent le double de celle faite par l'équipementier allemand, lequel soupçonnerait du coup un cadre de Clairefontaine d'avoir tuyauté le rival américain...

Après l'affaire des primes, un dossier de détournement organisé ? Les Bleus vont vraiment devoir se "racheter" une conduite sur le terrain...

G.J.