Disparition d'Émile : "Mon ticket de carte bleue, je...", tensions dans le village, des habitants cherchent leurs alibis

Mais où est donc passé Émile ? Six semaines après la disparition mystérieuse du petit garçon de deux ans et demi qui jouait dans le jardin de ses grands-parents et aurait échappé quelques minutes à la surveillance d'adultes, les possibilités sont encore nombreuses et les policiers n'arrivent pas vraiment à écarter la moindre piste.

Si celle d'une fugue avait d'abord été évoquée, les fouilles infructueuses sur plus de 90 hectares autour du village avaient plutôt douché les espoirs des policiers qui ont également exploré toutes les maisons et tous les véhicules des habitants. Et d'ailleurs, chez tous ceux qui vivent dans le petit hameau du Haut-Vernet, l'angoisse d'être suspecté s'est rapidement fait sentir.

Comme ils le racontaient au Parisien, le 13 juillet dernier, certains se sont alors assurés d'avoir un alibi pour l'après-midi du 8 juillet. "Le 8, j'étais à Digne, je faisais de l'essence. Et mon ticket de carte bleue, marqué à 17h30, je le garde !", avait par exemple affirmé un habitant du coin, qui expliquait avoir été conseillé par un ancien policier qui sait probablement ce que recherchent aujourd'hui les gendarmes au Haut-Vernet. D'ailleurs, celui-ci avait lui-même trouvé "ses repères" : le jour de la disparition, il était parti pêcher.

Une crainte également tirée de la peur que quelqu'un se pose trop de questions : "Imagine s'il y en a un qui dit : Lui, il n'arrête pas de traîner là, ça peut aller vite. On ne sait pas, mais même ton copain peut te balancer", expliquaient les deux amis. Pour le moment, heureusement pour eux, si tout le monde a bien sûr été interrogé, personne n'est considéré comme un suspect. Même si certains habitants et leurs proches ont été entendus à plusieurs reprises.

Bien sûr, pour la grande famille du petit garçon, cette interrogation constante est bien plus difficile. Toujours réunis dans leur maison du Haut-Vernet, de laquelle ils sortent très peu, les grands-parents d'Emile, ses parents, Colomban et Marie, et les neuf frères et soeurs de cette dernière, dont certains sont encore très jeunes, passent sans aucun doute le pire été de leur vie. Réunis par la prière et la foi, cependant, ils se soutiendraient beaucoup par la religion, au point d'être parfois qualifiés de "sectaires" par certain de leurs voisins. En attendant qu'enfin, les gendarmes trouvent la clé du mystère...