Sorti dans les bacs le 24 février, Cabine 23 marque le grand retour d'Elisa Tovati dans la chanson. La star, qui a déjà proposé les deux titres Eye Liner et Tout le temps, s'est confiée sur l'origine de cet album dans les pages du nouveau magazine Psycoach. Elle y révèle que son disque prend notamment la forme d'un devoir de mémoire envers ses proches morts dans les camps de concentration.
Comme pour ses précédents albums, Elisa Tovati a choisi de mettre son histoire dans ses textes, créant ainsi des chansons personnelles qui permettent de découvrir un peu plus intimement l'artiste qu'elle est. Avec Cabine 23, la star n'a pas dérogé à la règle et affirme que, de tous ses albums, celui-ci est celui dont elle aimerait que les gens se souviennent. Et au-delà des gens, ses enfants : Joseph (5 ans) et Léo (2 ans). "C'est un beau témoignage de ce que je suis pour mes enfants", a-t-elle confié à Psycoach. Il faut dire que cet opus correspond à son envie du moment, celle de raconter "le passé, l'histoire, la mémoire" et ainsi permettre à sa progéniture de comprendre l'adulte qu'elle est devenue par la force des choses.
Fruit de deux années de travail, Cabine 23 est un projet sur lequel Elisa Tovati parle avec délicatesse de ses origines polonaises, russes et marocaines. Elle évoque ainsi son histoire personnelle et celle de sa famille "sans faire quelque chose de larmoyant ni sucrer le sucre", dit-elle. Un pari difficile puisque la chanteuse de 38 ans a été obligée de se replonger dans les souvenirs, partagés par ses grands-parents, d'une période sombre de l'Histoire : celle de la Seconde Guerre mondiale et par extension celle des camps de concentration. Fidèle à son envie de parler d'un sujet dur sans faire pleurer dans les chaumières, Elisa Tovati affirme qu"il y a "une façon de raconter les choses plus douce, plus poétique, tout en faisant comprendre". Pourtant les faits sont là, durs et sans une once de poésie : "Toute ma famille est morte dans les camps de concentration", dévoile-t-elle.
Qu'à cela ne tienne, Elisa Tovati voit dans son histoire, que ses grands-parents lui ont racontée, brisant ainsi "une espèce de loi du silence quand tout le monde est rentré", une façon de rappeler aux générations suivantes qu'il ne faut pas oublier. "J'ai envie de transmettre et de passer le message et je n'ai pas peur d'être jugée. Mais je ne veux pas rentrer dans des polémiques", dit-elle. La chanteuse peut au moins se rassurer sur un point : sa famille a vu d'un bon oeil son disque. "J'ai la sensation qu'ils m'ont fait comprendre à plusieurs reprises qu'ils sont fiers de ce que j'ai fait."
Thomas Montet
L'interview d'Elisa Tovati est à lire dans Psycoach, édition d'avril/mai 2014.