Pour Élisabeth Borne, les temps sont durs. Après l'engagement du 49.3 pour la réforme tant contestée des retraites, la Première ministre ne cède pas face à la pression de la rue. Mais depuis de longues semaines, l'opposition réclame sa démission, et celle de son gouvernement. Toutefois, la cheffe de l'exécutif ne fera pas ce plaisir à ses détracteurs. Déterminée à poursuivre dans ses fonctions, la femme politique est néanmoins sous pression. "Elle y est dans la lessiveuse de Matignon", a confié un parlementaire à nos confrères de l'Obs qui ont consacré une longue enquête à son sujet. L'occasion de revenir sur le parcours de celle qui a été directrice de cabinet de Ségolène Royal lorsqu'elle était ministre de l'Écologie. Et une chose est sûre, Élisabeth Borne ne garde pas un bon souvenir de sa collaboration avec l'ex-femme de François Hollande . "Honnêtement, Ségolène Royal a d'énormes qualités à côté de ses énormes défauts. Elle a eu des intuitions avant tout le monde", reconnaît l'actuelle Première ministre.
Depuis leur collaboration, les deux femmes ne se sont jamais reparlées. Et pour cause, Élisabeth Borne a vécu un moment très compliqué aux côtés de Ségolène Royal. Le 30 avril 2015, la mère du bras droit d'Emmanuel Macron perd sa mère, Marguerite Borne, qui meurt dans une maison de repos. "À la suite d'une erreur médicale. Cette maison beaucoup plus humaine que la précédente était moins médicalisée", indique la Première ministre. Sa soeur, Anne-Marie se trouve alors en Italie au moment de la mort de sa mère. Élisabeth Borne doit alors quitter son poste et aller faire la déclaration de décès à la mairie du XIXe arrondissement de la capitale. Oui mais voilà, il faut prévenir Ségolène Royal qu'elle doit s'absenter.
Et là, rien ne va se passer comme prévu : "Ma mère vient de mourir, je vais devoir partir", alerte la Première ministre. Ce à quoi Ségolène Royal va lui répondre : "Ah mais ce n'est pas possible, j'ai organisé votre pot de départ". Une phrase qui va rester en travers de la gorge de sa directrice de cabinet : "Madame la ministre, vous n'avez pas bien compris. Ma mère est morte ! Il faut que j'y aille", lui lance-t-elle, estomaquée par la situation. Ce à quoi, l'ex-épouse de François Hollande lui dira, en colère : "Mais vous irez après". Un échange surréaliste.