L'Opéra Bastille proposera jeudi 22 septembre au soir une reprise du Faust de Charles Gounod avec l'incontournable Roberto Alagna et le chef d'orchestre Alain Altinoglu. Problème, Altinoglu n'est arrivé que vendredi sur le projet, le maestro original Alain Lombard a claqué la porte de l'opéra à cause du ténor.
Lundi dans Le Figaro, Roberto Alagna évoquait le "fossé entre la conception qu'[Alain Lombard] a de Faust et la mise en oeuvre de cette même conception". Il réfutait également les rumeurs selon lesquelles ce sont ses retards qui ont conduit le chef d'orchestre à partir. À son tour de s'exprimer dans Le Figaro pour répondre au ténor : "Contrairement à Roberto Alagna, j'ai été présent aux répétitions dès le début". Il était pourtant prévu contractuellement qu'Alagna n'arrive qu'une dizaine de jours plus tard.
Le directeur de l'Opéra, Nicolas Joel, a assisté impuissant au départ de son chef d'orchestre : "J'ai tenté de concilier un homme au caractère enflammé et un autre au caractère entier. Mais, constatant que le fossé qui s'était creusé entre eux était infranchissable, Alain Lombard m'a fait part de sa décision de partir alors que tout était en place. Cela m'attriste."
Chacun campe sur ses positions, aucun ne donne d'explication directe. D'après les dires de Roberto Alagna, on devine qu'un profond désaccord artistique et méthodique a brouillé le dialogue entre les deux artistes, jusqu'à la rupture. Chacun semble être conscient du gâchis. Robert Alagna se dit "déprimé" et Alain Lombard avoue avoir "connu des jours meilleurs". Pour notre confrère du Figaro, "le départ d'Alain Lombard à une semaine de la première de Faust à l'Opéra Bastille est d'une grande tristesse".
Le nouveau chef d'orchestre Alain Altinoglu parviendra-t-il à sauver les meubles ? Réponse jeudi soir.