Réélu président en avril dernier, Emmanuel Macron prépare son deuxième mandat à la tête de la France. Ce 16 mai, il a reçu la démission de son Premier ministre, Jean Castex, ainsi que celle de son gouvernement. Il a salué son ancienne équipe sur Twitter. Matignon sera désormais sous la responsabilité d'une figure déjà connue des Français : Élisabeth Borne.
"Merci à @JeanCastex, à son gouvernement et à toute son équipe. Durant près de deux ans [il a succédé au populaire Edouard Philippe en juillet 2020, NDLR], il a agi avec passion et engagement au service de la France. Soyons fiers du travail accompli et des résultats obtenus ensemble", a écrit Emmanuel Macron sur Twitter. De son côté, Jean Castex - qui a reçu plusieurs cadeaux de départ dont un maillot de rugby - n'avait pas caché son émotion au moment de préparer son départ de Matignon, en présence notamment de tous ses collaborateurs. "Pour ma part l'aventure se termine. C'est une nécessité politique. Mes sentiments ne sont pas contradictoires : je pense cette évolution nécessaire et j'ai évidemment le regret, à la fois, de quitter mes fonctions ici à Matignon où j'ai été très heureux", avait-il selon Le Parisien.
Le poste, qui aurait essuyé plusieurs refus notamment de la part de personnalités venant de la gauche - en raison de la très délicate réforme des retraites à venir -, a finalement été attribué à Élisabeth Borne. L'Elysée l'a confirmé à l'AFP. "Le président de la République a nommé Mme Elisabeth Borne Première ministre et l'a chargée de former un gouvernement", a déclaré la présidence dans un communiqué. "C'est le choix de la compétence au service de la France, d'une femme de conviction, d'action et de réalisation", a expliqué par ailleurs l'Elysée. A 61 ans, celle qui était jusqu'à présent Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion fait donc un sacré changement de carrière en devenant Première ministre. Elle n'est que la 2e femme de toute l'Histoire de la Ve République à occuper cette fonction après Édith Cresson ; la socialiste avait été nommée par François Mitterrand en mai 1991 et avait quitté son poste en avril 1992.
Peu avant l'annonce de la nomination d'Élisabeth Borne comme Première ministre, le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait ironisé sur Twitter. "Grande tension avant la nomination de mon prédécesseur. Sera-t-elle de droite ou bien de droite ? Personne ne veut le job. C'est un CDD de mission d'intérim", a-t-il réagi. Il faut dire qu'il mise tout sur les élections législatives de juin - les 12 et 19 -, ce fameux "troisième tour" dont il espère sortir vainqueur au point d'imposer une cohabitation au président. Reste à savoir si son pari sera payant...