Dimanche 10 avril 2022, des photos de personnes allant voter ont inondé les réseaux sociaux, mais il en est une qui a particulièrement attiré l'attention : celle du Premier ministre Jean Castex. Le chef du gouvernement a pris un Falcon de la République pour se rendre dans son bureau de vote à Prades (Pyrénées-Orientales), avant de rentrer à Paris deux heures après. Sur son compte Twitter, il a alors publié un chaleureux cliché de sa personne dans le bureau de vote.
Il a donc fait un aller-retour depuis Paris pour Perpignan à bord du Falcon, arrivant à 8h30 et repartant à 10h30. Rapidement, cette photo a été critiquée. La Tribune de Genève a estimé son déplacement à 10 000 euros, sans parler de la dépense en carbone, à l'heure où le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a donné trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effets de serre. Beaucoup d'internautes lui ont reproché de ne pas tout simplement faire une procuration pour ne pas avoir à faire un déplacement aussi coûteux.
Invité de RTL le 12 avril, le chef du gouvernement s'est justifié : "J'ai utilisé les règles habituelles qui s'appliquent au Premier ministre." Selon lui, s'il a pris cet avion, c'est parce que "le Premier ministre, il faut qu'il soit à Paris très vite s'il y a le moindre problème." Il en a profité au passage pour démentir la fake news selon laquelle il aurait fait affréter un jet privé : "La période est aux polémiques..."
Considéré comme une figure relativement populaire du gouvernement, Jean Castex n'est pas à l'abri du bad buzz, encore moins à l'aube du second tour avec la réussite au premier de son chef, Emmanuel Macron (27,6% des voix). Il avait été pointé du doigt pour avoir expliqué qu'il avait été contaminé par le virus de la Covid-19 à cause de l'une de ses quatre filles. Peu avant, il avait toutefois été pris en flagrant délit d'événement professionnel sans gestes barrières.