Sur le papier, le cinéma français ne pouvait rêver plus corrosif et sulfureux que Bye Bye Blondie. Écrite par la très controversée Virginie Despentes dans un roman éponyme, cette histoire d'amour entre un homme et une femme est devenue au cinéma une romance lesbienne, avec Emmanuelle Béart et Béatrice Dalle dans le rôle des amantes qui se retrouvent longtemps après leur idylle adolescente.
Très loin de se répandre en scènes choc et autres idées révolutionnaires, le deuxième film de Virginie Despentes après l'ouragan Baise-moi (2000) est pourtant son essai le plus accessible. Car au-delà de son étiquette homosexuelle, Bye Bye Blondie raconte une histoire d'amour comme une autre, preuve que la vision de deux femmes qui s'embrassent n'est pas forcément sujette à pamphlet.
L'interrogeant sur le fantasme des hommes de voir la sensuelle Manon des Sources (1986) et l'inoubliable Betty Blue de 37°2 le matin (1986) réunies dans un même film, Ollivier Pourriol du Grand Journal a demandé à Virginie Despentes pourquoi elle n'avait pas déshabillé ses actrices. Avec une pointe de sarcasme, elle a répondu : "Un film où les actrices restent habillées entièrement, je me suis dit que c'était un concept intéressant aussi." De son côté, Emmanuelle Béart s'en est amusée : "Moi ça me change, je suis ravie."
Néanmoins, l'avant-première parisienne du film a laissé flotter un parfum de soufre dans les esprits et, en l'absence de Béatrice Dalle, c'est Clara Ponsot qui a attiré tous les regards. Celle qui incarne Emmanuelle Béart adolescente se retrouve au centre des médias à cause d'un chemisier particulièrement transparent et d'un sein bien visible, désigné depuis comme la véritable star de la soirée. Actuellement à l'affiche des Infidèles dans la peau d'une Lolita qui fait perdre pied à Gilles Lellouche, la jeune comédienne semble bien partie pour faire parler d'elle dans les prochaines années.
Bye Bye Blondie, en salles le 21 mars.