Emmanuelle Seigner (56 ans) s'est mise à nu. D'abord dans son livre, Une vie incendiée (éditions de l'Observatoire), récit autobiographique où elle défend son mari Roman Polanski, accusé de plusieurs agressions sexuelles et menacé d'extradition aux Etats-Unis pour être jugé pour l'affaire Samantha Geimer, remontant à 1977. Puis dans ses interviews organisées pour la promotion de son ouvrage.
La polémique n'a pas tardé après son entretien dans Sept à Huit qui tranche avec l'ère #MeToo. Elle y avait fait l'éloge de son époux, père de ses enfants, la comédienne Morgane, 29 ans, et Elvis, 24 ans et musicien et avait dénigré les attaques qu'il subit depuis son arrestation ultramédiatisée à Zurich en 2009, avec en point d'orgue la cérémonie des César 2020 où il a été autant récompensé pour le film J'accuse que critiqué par des mouvements féministes et l'actrice Adèle Haenel. Son portrait dans Libération ce 26 octobre revient sur la femme rebelle qu'elle est et notamment sur le couple atypique qu'elle forme avec le réalisateur franco-polonais.
Quand Emmanuelle Seigner avait rencontré Roman Polanski, elle était alors âgée de 18 ans et passait son baccalauréat. Elle était mannequin et avait du caractère, capable d'envoyer paître les dragueurs lourds comme les prédateurs. Quand elle a croisé le cinéaste, elle était jeune mais ne se sentait pas en danger, bien au contraire. "Polanski a 33 ans de plus qu'elle et cinq centimètres de moins. Il mesure 1,65m, elle le toise de son 1,70 m", écrit Libération. Pour elle, il n'était que charme et gentillesse, victime des filles qui lui tournaient autour : "Toutes les filles lui couraient après, ce n'était pas toujours facile pour moi." Sur un tournage, elle raconte qu'une de ses accusatrices actuelles rôdait non loin de leur bungalow, jalouse d'elle. Mais c'est Emmanuelle Seigner que le réalisateur de Chinatown a épousé en 1989.
Si le couple Polanski-Seigner s'impose sans mal, il est un sujet qui a été délicat dans leur histoire, la maternité. En effet, la mère de Roman était enceinte au moment de sa mort à Auschwitz - l'actrice avait d'ailleurs été outrée par les attaques de féministes qui demandaient dans leur manifestation à gazer Polanski. Et puis il y a eu la tragédie ultime, le meurtre de Sharon Tate, jeune épouse de Polanski en 1969, par des disciples de la secte de Charles Manson. Elle était enceinte de huit mois lors de l'horrible drame qui a traumatisé à jamais le cinéaste. "Mais Emmanuelle Seigner a un allant qui emporte toute angoisse, heureuse nature qui lui permet de passer outre à bien des désagréments", écrit Libération.