Réactualisation du 23 janvier 0H10 : C'est non ! Le juge Peter Spinoza du tribunal de Los Angeles a statué vendredi que le cinéaste américain Roman Polanski ne pouvait être jugé par contumace aux Etats-Unis pour son affaire de relations sexuelles avec une mineure datant de 1977.
Les avocats de Roman Polanski avaient demandé que le cinéaste, âgé de 76 ans, soit jugé en son absence à une peine de prison égale à celle qu'il a déjà purgée. Mais le ministère public américain représenté par David Walgren, s'opposait à un procès par contumace, estimant que Polanski était "un fugitif reconnu coupable de viol d'enfant", et ne pouvait donc pas dicter sa conduite au tribunal.
Les avocats du réalisateur devraient faire appel de la décision du juge Espinoza annoncée ce jour. On ne sait pas si le point de droit soulevé par l'avocat de la victime - opposée elle aussi à ce que Polanski soir rejugé aux Etas-Unis - a été entendu ou pas...
C'est aujourd'hui (en fin de journée pour nous) que le juge californien Peter Spinoza doit se prononcer sur la requête des avocats de Roman Polanski, à savoir que le cinéaste soit jugé par contumace. Le procureur David Walgren s'est violemment opposé à cette possibilité en traitant le cinéaste de "fugitif".
Alors que Roman Polanski, 76 ans, - arrêté fin septembre à sa descente d'avion à Zurich - est toujours assigné à résidence dans son chalet de Gstaad où il a passé les fêtes de fin d'année en famille, et que ses avocats se sont vus déboutés de leur demande d'abandon des poursuites par la cour d'appel de Los Angeles, ils avaient quand même obtenu une bonne nouvelle : la possibilité qu'il soit jugé en son absence, proposée par cette cour d'appel dans son arrêt.
Son épouse Emmanuelle Seigner s'est longuement confiée pour la première fois dans une interview exclusive pour le magazine Elle (en kiosque aujourd'hui) sur cette terrible affaire et ses conséquences pour elle et sa famille. Tous attendent, dans l'angoisse, la réponse du juge Espinoza. La justice suisse aussi, puisqu'elle devrait donner son accord (ou non ?) à la demande d'extradition des Etat-Unis - que Polanski refuse catégoriquement ! - d'ici quelques jours. Il n'est pas idiot de penser que la réponse d'aujourd'hui est importante dans leur prise de décision...
Mais nouveau rebondissement, la victime du metteur en scène, Samantha Geimer, celle avec laquelle Polanski est accusé d'avoir eu des relations sexuelles en 1977 quand elle était âgée de 13 ans, soutient absolument la démarche des avocats américains du cinéaste pour ce jugement en son absence. Elle avait déjà demandé, à plusieurs reprises l'abandon des poursuites... en vain.
Pourquoi ce rebondissement ? Parce que son avocat soulève un point de droit qui n'est pas sans conséquence. Lawrence Silver, qui représente la victime, fait valoir que le parquet n'avait pas prévenu Samantha Geimer avant de demander l'extradition du cinéaste, ce qui constitue, selon Me Silver, une "violation" de la constitution de l'état de Californie.
Ce point de droit, s'il est retenu, pourrait permettre à Polanski d'échapper à une éventuelle extradition et à un jugement aux Etats-Unis. Roman Polanski sauvé par sa propre victime ? C'est décidement une histoire incroyable... et à suivre ce soir.