Eric Zemmour est souvent critiqué pour son côté réac' et ses avis parfois trop tranchés.© Abaca
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Ses "condamnations" pour provocation à la discrimination raciale ont fait sa réputation ; ses remarques acerbes sur le plateau d'On n'est pas couché, le talk-show hebdomadaire de Laurent Ruquier sur France 2, l'ont popularisé... Le journaliste Eric Zemmour, chroniqueur au Figaro, y officie depuis bientôt quatre ans et ne s'y est pas fait que des amis. Pour lui, pas question de faire dans la complaisance face à des invités qu'il accuse souvent de venir faire leur promo, et de ne savoir recevoir aucune critique. Il n'a pas toujours tort... sur ce sujet.
Le magazine L'Express est parti à sa rencontre. Zemmour revient notamment sur un incident qui s'est produit lors de la venue de l'acteur et réalisateur Samuel Benchetrit sur le plateau du magazine de France 2, en octobre 2010... et qui a été coupé au montage !
Il est presque minuit, le jour de l'enregistrement (l'émission est tournée le mercredi ou le jeudi, selon les semaines), et voilà déjà près de quatre heures que le public est là, assistant à la succession d'invités venus évoquer leur actualité. Les spectateurs qui somnolaient, assommés par la chaleur des projecteurs, ont vécu un réveil brutal quand, après une allusion de Zemmour à la culpabilité "plus que probable" de Pierre Goldman - demi-frère de Jean-Jacques Goldman - dans le braquage sanglant d'une pharmacie en 1969, Benchetrit s'est insurgé. Ce dernier, interprétant Goldman dans une fiction prochainement diffusée sur Canal+, a vu rouge : "Moi, je ne suis pas revenu sur les conneries que tu as sorties cette année, alors tu parles encore une fois de Pierre Goldman, et je t'emplâtre, OK ?"
Ceux qui réclamaient de l'animation n'ont pas été déçus... Une menace qui allait à l'encontre de l'esprit du programme, et qui a été coupée au montage. Nous n'en aurions rien su si L'Express ne l'avait évoquée dans son édition en kiosques ce mercredi 20 avril.
Mais, au final, cette réputation de "réac" légèrement borderline dessert-elle vraiment Eric Zemmour ? "Son idéologie se rapproche de celle du FN", estime Jean-Michel Apathie dans les pages de l'hebdomadaire d'information. Son ami (et collègue dans l'émission On n'est pas couché) Eric Naulleau est plus clément : "Je lui ai dit qu'il ne devait pas devenir l'idiot utile de la droite, y compris extrême. Mais il est en état d'ébriété médiatique et n'a pas résisté. Il est en train d'être récupéré", déplore-t-il.
Cependant, le public ne semble pas bouder le polémiste et chroniqueur. Un an après son arrivée dans la matinale de RTL, il a perdu 81 000 auditeurs. Une broutille quand on sait que le morning de la première radio de France est écouté, tous les matins, par plus de 3,5 millions d'auditeurs.
"C'est bien la preuve que nous ne gardons pas Eric Zemmour pour faire de l'audience, mais pour sa contribution iconoclaste à la ligne éditoriale de RTL", se défend Christopher Baldelli, président de RTL dans Le Point, en kiosques jeudi 21 avril.
Seul hic : certains invités refusent désormais la confrontation avec Eric Zemmour dans On n'est pas couché et préfèrent tout bonnement décommander leur venue. C'est le cas la journaliste Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande. Face à ces désistements, Ruquier renvoie la faute sur ses invités : "On n'a pas de souci. Sauf des gens habitués à trop de promo qui ont peur de la confrontation des idées."
Ceux-là trouveront sans doute de nombreux plateaux de télé qui les accueilleront pour promouvoir de façon monotone leur actualité.
Joachim Ohnona
Le magazine L'Express est parti à sa rencontre. Zemmour revient notamment sur un incident qui s'est produit lors de la venue de l'acteur et réalisateur Samuel Benchetrit sur le plateau du magazine de France 2, en octobre 2010... et qui a été coupé au montage !
Il est presque minuit, le jour de l'enregistrement (l'émission est tournée le mercredi ou le jeudi, selon les semaines), et voilà déjà près de quatre heures que le public est là, assistant à la succession d'invités venus évoquer leur actualité. Les spectateurs qui somnolaient, assommés par la chaleur des projecteurs, ont vécu un réveil brutal quand, après une allusion de Zemmour à la culpabilité "plus que probable" de Pierre Goldman - demi-frère de Jean-Jacques Goldman - dans le braquage sanglant d'une pharmacie en 1969, Benchetrit s'est insurgé. Ce dernier, interprétant Goldman dans une fiction prochainement diffusée sur Canal+, a vu rouge : "Moi, je ne suis pas revenu sur les conneries que tu as sorties cette année, alors tu parles encore une fois de Pierre Goldman, et je t'emplâtre, OK ?"
Ceux qui réclamaient de l'animation n'ont pas été déçus... Une menace qui allait à l'encontre de l'esprit du programme, et qui a été coupée au montage. Nous n'en aurions rien su si L'Express ne l'avait évoquée dans son édition en kiosques ce mercredi 20 avril.
Mais, au final, cette réputation de "réac" légèrement borderline dessert-elle vraiment Eric Zemmour ? "Son idéologie se rapproche de celle du FN", estime Jean-Michel Apathie dans les pages de l'hebdomadaire d'information. Son ami (et collègue dans l'émission On n'est pas couché) Eric Naulleau est plus clément : "Je lui ai dit qu'il ne devait pas devenir l'idiot utile de la droite, y compris extrême. Mais il est en état d'ébriété médiatique et n'a pas résisté. Il est en train d'être récupéré", déplore-t-il.
Cependant, le public ne semble pas bouder le polémiste et chroniqueur. Un an après son arrivée dans la matinale de RTL, il a perdu 81 000 auditeurs. Une broutille quand on sait que le morning de la première radio de France est écouté, tous les matins, par plus de 3,5 millions d'auditeurs.
"C'est bien la preuve que nous ne gardons pas Eric Zemmour pour faire de l'audience, mais pour sa contribution iconoclaste à la ligne éditoriale de RTL", se défend Christopher Baldelli, président de RTL dans Le Point, en kiosques jeudi 21 avril.
Seul hic : certains invités refusent désormais la confrontation avec Eric Zemmour dans On n'est pas couché et préfèrent tout bonnement décommander leur venue. C'est le cas la journaliste Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande. Face à ces désistements, Ruquier renvoie la faute sur ses invités : "On n'a pas de souci. Sauf des gens habitués à trop de promo qui ont peur de la confrontation des idées."
Ceux-là trouveront sans doute de nombreux plateaux de télé qui les accueilleront pour promouvoir de façon monotone leur actualité.
Joachim Ohnona