Une cruelle désillusion.
A quelques mois des Jeux olympiques de Londres, l'équipe de France de handball inquiète. Champions du monde, d'Europe et champions olympiques en titre, les Bleus ont pris une grosse claque en s'inclinant hier soir face à la Croatie 22-29.
Avant le tournoi, les Tricolores de Nikola Karabatic étaient donc logiquement donnés favoris d'un championnat d'Europe qui devait sacrer une fois de plus une équipe considérée comme la meilleure de tous les temps. Hélas, jamais les Bleus n'auront eu l'agressivité nécessaire, la détermination et la force collectives qui avaient fait leur succès par le passé. Des stars déficientes, de vieux grognards qui n'auront pas assumé leur rôle de leader ou un manque d'implication du fait d'une qualification aux JO déjà acquise sont autant d'explications avancées par les uns et les autres.
Didier Dinart, patron d'une défense qui n'aura pas su contrer les offensives adverses malgré un Thierry Omeyer toujours aussi fort, tente d'assumer à lui tout seul l'échec d'une équipe en déliquescence sur ce tournoi : "Il faudra tirer les enseignements qui ont fait que, dans cet Euro, les choses se sont mal passées. C'est une grosse déception. (...) C'est de ma faute. Je n'ai peut-être pas su gérer la défense, je n'ai pas été le patron. Je n'ai pas pu apporter à mes camarades cette confiance qui fait que, d'habitude, on peut prendre le dessus."
Pourtant, la première mi-temps avait laissé entrevoir une équipe de France conquérante, sûre de son handball. Mais après la pause, la machine s'est enrayée, une fois de plus, et les Experts n'en avaient plus que le nom. "Ils nous ont mangés psychologiquement. Quant ils ont mené, on a perdu nos moyens. L'accumulation de nos doutes a fait qu'on n'osait plus", commente Luc Abalo.
Mais comment une équipe qui a réussi à dominer aussi facilement son sport durant les dernières années, accumulant les titres, a-t-elle pu à ce point perdre ses moyens, se demande L'Équipe ? "On s'est réuni, on s'est parlé, mais on n'a pas trouvé la réponse. L'envie, elle, y était. C'est sur le plan du jeu qu'on n'y était pas", poursuit l'ailier français. "C'est un échec, une grande claque dans la tête, il va falloir se remettre en question", commente Guillaume Joli.
Depuis 2005, les Français avaient toujours participé au dernier carré de toutes les compétitions auxquelles ils avaient pris part. Une série qui s'arrête brutalement, et qui laisse les joueurs et le staff groggy. Mais reste un objectif : les Jeux olympiques de Londres. L'occasion de montrer que la France a "toujours les meilleurs joueurs du monde à leur poste", comme le martèle Luc Abalo. "Ce qui nous est arrivé va nous donner la rage de rebondir, d'aller à Londres pour être champions olympiques", confirme Jérôme Fernandez.
C'est tout ce que l'on peut souhaiter à cette équipe dont l'histoire peut une fois de plus s'écrire en lettres d'or à Londres en juin prochain...