Ce samedi 26 mai, l'Eurovision se tiendra du côté de l'Azerbaïdjan, où la chanteuse Anggun, avec son titre Echo (You and I), tentera d'apporter le titre à la France, 35 ans après le dernier triomphe tricolore en 1977 grâce à Marie Myriam. Mais pour certains pays, à l'image de l'Espagne, on espère faire un bide...
Cette année donc, c'est la petite république du Caucase qui accueille l'évènement. Pour marquer le coup, le "très démocrate" Ilham Aliev, qui dirige le pays depuis qu'il a succédé à son père en octobre 2003, qui lui même avait pris le pouvoir en 1992, et muselle l'opposition à coup d'emprisonnements politiques (17 personnes seraient incarcérés pour des motifs politiques selon Amnesty International) et de répression violente, a décidé de voir les choses en grand. Le dirigeant a en effet décidé de construire un palais flambant neuf de 25 000 places en expropriant les habitants à Bakou, le Crystal Hall, et le pays aurait dépensé plus de 48 millions d'euros pour l'organisation, soit 10 millions de plus que le budget record de la Russie en 2009, même si certaines ONG annoncent la somme faramineuse de 556 millions d'euros (construction du Crystal Hall, aménagement d'un auditorium de secours, l'achat de taxis londoniens et divers projets architecturaux) à en croire le site Slate.
Mais pour Ilham Aliev, qui règne d'une main de fer sur son état, rien n'est trop beau, et les immenses réserves de gaz qui font la richesse de la famille Aliev et du pays ont servis à financer les différents projets. On comprend donc l'Espagne, qui traverse une crise financière sans précédent, mais dont les journalistes sont libres. Son opposition politique présente et active souhaite ne pas organiser ce concours très controversé.
Les dirigeants de la télévision publique espagnole ont ainsi demandé à leur candidate, Pastora Soler de tout faire pour ne pas gagner. "'Ils ont dit: 's'il te plaît, ne gagne pas!' Je crois que ce n'est pas le moment, ni pour l'Espagne ni pour la télévision espagnole de gagner l'Eurovision, et si on gagnait, je crois que ce serait impossible d'organiser la prochaine édition, parce cela coûte énormément d'argent," a-t-elle confié sur ABC Punto Radio.
L'Espagne, qui fait partie du Big 5, les cinq plus gros contributeurs financiers avec la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne, paye déjà un lourd tribu. Alors pour ne pas creuser l'addition, la télévision publique retient son souffle et espère que le talent de sa chanteuse ne lui permettra pas de remporter l'Eurovision...
Pour Anggun, la situation est toute autre. Motivée comme jamais comme elle le confie au Parisien : "j'y vais en guerrière". La chanteuse a mis les bouchées double pour les répétitions dont les derniers réglages avaient lieu cette après-midi, en compagnie entre autre d'Engelbert Humperdinck, crooner britannique légendaire des années de la fin des années 60 de 76 ans. Et cette ambassadrice de bonne volonté de l'ONU, qui reconnaît les problèmes du pays, mais loue l'organisation du concours pour "parler de tous ces maux autour de ce pays", espère bien faire un coup. La chanteuse, qui redoute quelques concurrents, regrette cependant de ne pas avoir le soutien total de la France, contrairement aux autres candidats : "Ils sont très sereins car leur nation est derrière eux. Je ne peux pas dire la même chose."
L'Eurovision est à suivre sur France 3 à partir de 21h avec Mireille Dumas et Cyril Féraud