Il y a en Fanny Ardant quelque chose d'incroyablement intense, élégant, fougueux et libre à la fois. Pour toutes ces raisons, la comédienne de 67 ans ne cesse de fasciner les médias et de susciter l'intérêt du public à chacune de ses apparitions.
Actrice de théâtre et de cinéma, l'iconique artiste promeut aujourd'hui la sortie de son troisième long métrage en tant que réalisatrice, Le Divan de Staline (en salles le 11 janvier). Un drame historique dans lequel elle donne la réplique à un autre monstre sacré qu'elle connaît très bien, Gérard Depardieu. Dans un entretien accordé cette semaine au Elle, Fanny Ardant admet que son ami et collègue n'est pas quelqu'un de "dirigeable", tant il est réputé pour son caractère volcanique. "Il emporte sur le plateau son rire, sa musicalité, ses provocations. Untel l'énerve, tel autre le fascine. Avec lui, on est à la merci d'un courant violent. Mais j'aime les acteurs qui, comme lui, sont instinctifs", glisse-t-elle.
Questionnée sur l'influence qu'aurait pu avoir François Truffaut sur sa volonté de passer derrière la caméra, la charismatique actrice à la voix suave et grave confie qu'il n'en est rien. "Si vous pensez à Truffaut, vous ne faites plus rien : la barre est trop haute ! Non, ce désir est né sur le tard, lorsque je jouais au théâtre", poursuit-elle. Avec le mythique cinéaste disparu en 1984, Fanny Ardant a une fille, Joséphine (33 ans). Elle est également mère de Lumir (née en 1975 de sa relation avec Dominique Leverd) et Baladine (née en 1989 de son union avec Fabio Conversi).
J'ai très peu d'amis
Comblée par son équilibre familial, celle qui se dit également très "asociale" affirme avoir "très peu d'amis". "Je fréquente très peu le monde. Car, curieusement, je ne sais jamais quoi dire. 'Oh ma chère, où as-tu trouvé ce manteau ?', 'Il fait froid pour la saison...' Pourquoi enfoncer des portes archi-ouvertes ? Je préfère la dialectique, la polémique, la vraie conversation, celle dans laquelle on entend la vérité des sentiments : j'adore, ainsi, questionner les gens sur leurs histoires d'amour", ajoute-t-elle.
En définitive, les plus grandes joies de la vie de Fanny Ardant sont ses petits-enfants, Swann et Manon. À la question de savoir "quel genre de grand-mère" elle est, elle réplique franchement : "Du genre subversif ! Je leur apprends à être libres, à ne pas avoir peur, à discuter l'autorité. Je leur montre des films, et pas seulement des niaiseries. J'aime beaucoup la compagnie des enfants, à condition qu'on ne s'adresse pas à eux sur le mode 'Oh mon petit ange !' Un enfant, c'est un être intelligent. Comme un adversaire", conclut-elle.
S.L.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Fanny Ardant dans le magazine Elle en kiosques vendredi 23 décembre 2016