L'amour domine l'interview que Fanny Ardant a accordée au magazine Psychologies. En la matière, sa prose est particulière, très romanesque et enthousiaste. Sur scène dans Croque-Monsieur, au cinéma dans For This Is My Body et derrière la caméra dans Le Divan de Staline avec son ami Gérard Depardieu qu'elle transforme en dictateur, l'artiste se dévoile.
Elle ne veut pas plaire, mais être aimée. Et c'est bien différent selon elle : "Vouloir plaire, c'est avoir peur de déplaire", dit Fanny Ardant qui préfère être aimée entièrement pour ce qu'elle est. Elle aime beaucoup ses parents, dont elle parle avec une infinie tendresse lors de cet entretien : "Mon père avait une autorité naturelle, mais bienveillante et respectueuse. J'ai adoré mes parents. Et peut-être ai-je souffert de ne pas les avoir assez embrassés. Mais j'ai retenu la leçon : quand je suis devenue mère, je ne me suis plus abstenue, y compris lorsque mes filles avaient grandi. Je préférais mille fois être rejetée par une adolescente me disant 'arrête de m'embrasser !' que de me contenir. Et puis un jour, les enfants s'en vont. On m'a dit 'c'est la vie'. Mais moi, j'étais désespérée." L'absence brutale, elle l'a connue avec la disparition de ses parents, qu'elle avait déjà évoquée en 2014 dans Paris Match : "ils sont morts jeunes. (...) Ils ont été fauchés en plein vol, nous n'avons pas eu le temps de tout nous dire, de nous battre."
Mère de trois filles de trois hommes différents – Lumir (41 ans) de Dominique Leverd, Joséphine (33 ans) de François Truffaut ; Baladine (27 ans) de Fabio Conversi –, Fanny Ardant est fascinée par les couples qui traversent le temps, même si elle n'a pas réussi à garder un seul amour, ce qu'elle confie à Psychologies magazine : "Parce que j'étais d'un égoïsme forcené." Son père et sa mère, en revanche, ont vécu "un amour quotidien qui dure toute une vie" : "Une image me revient souvent, enfant, je vois mes parents sur le balcon, riant ensemble. Ils étaient amoureux, et cela me faisait plaisir, c'était très beau. Quant à mes grands-parents, ils étaient cousins germains, vous imaginez la passion qu'il y avait entre eux pour arriver à faire accepter une telle union ?" Aujourd'hui, c'est elle qui est une grand-mère "célibataire" mais aux petits soins pour ses petits-enfants.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de décembre 2016