Interviewée par le journal Le Monde du 14 mars 2021, Fanny Ardant (71 ans) a livré des confidences poignantes sur son couple avec François Truffaut, décédé en 1984 d'une tumeur au cerveau. Une mort brutale alors que l'actrice venait de mettre au monde la troisième fille du réalisateur star. Ce dernier était déjà père de deux filles, Laura et Eva, nées d'une précédente union.
Dans cet entretien, la comédienne se souvient d'abord avec émotion de sa rencontre avec François Truffaut et donc, de ses débuts dans le 7ème art dans le film Les femmes d'à côté, que le réalisateur avait imaginé. "Je suis entrée dans un rêve éveillé. Ce moment a été le climax de ma vie, le tournage, la sortie du film et puis le tournage de Vivement Dimanche. Il y avait chez François Truffaut ce que j'ai toujours aimé chez les êtres passionnés par ce qu'ils font, ce qu'ils disent, ce qu'ils sont. (...) Comme moi, il mettait l'amour au-dessus de tout. Il m'a réconciliée avec la douceur. Il m'a appris qu'on pouvait être doux et passionné à la fois, avoir des fêlures, des excès. Il est mort et tout a sombré."
Après la mort de François Truffaut, Fanny Ardant s'est retrouvée désemparée face à la disparition de celui qu'elle considérait comme l'homme de sa vie. Très tôt confrontée à la mort avec le décès de ses parents, alors qu'elle n'était qu'une très jeune femme, l'actrice aurait pu définitivement sombrer après le décès de sa moitié : "Très jeune, l'idée de la mort m'a accompagnée, peut-être à cause de mon éducation religieuse. je n'ai pas attendu de la connaître pour savoir qu'elle arrivait très vite, j'ai toujours eu le sentiment de l'éphémère. C'est comme si j'avais mis longtemps à plonger et que, quand j'avais réussi à le faire, la piscine s'était vidée. Je me suis fracassée."
Maman de Lumir (née en 1975 de ses amours avec Dominique Leverd), de Joséphine (née en 1983, fruit de son amour avec François Truffaut) et de Baladine (née en avril 1989, fille de Fabio Conversi), celle qui a reçu le César de la meilleure actrice en 1997 pour son rôle dans Pédale Douce révèle avec beaucoup d'affection que ses enfants lui ont sauvé la vie. "Les enfants ont été ma planche de salut. J'ai élevé mes trois filles seules, ça m'a donné envie de vivre, même si je suis toujours restée femme. Etre mère m'a empêchée de m'enfoncer. Ça m'a sauvée et ça m'a permis d'arriver où j'en suis quels que soient les épreuves, les chagrins, les échecs. D'avoir été très malheureuse m'a rendue meilleure."