Federica Pellegrini : "Laure Manaudou ? Je prends des nouvelles de sa fille..."

Passé le buzz de son arrivée à Paris avec son compagnon Luca Marin, Federica Pellegrini s'est plongée à fond dans l'entraînement sous la houlette du nouveau mentor qu'elle s'est choisi : Philippe Lucas. Et de fait, depuis leur première séance de travail début février dans le bassin de La Croix-Catelan (bois de Boulogne) mis à disposition du Team Lucas par le Lagardère Paris Racing, la Vénitienne de 22 ans n'a plus vraiment affleuré à la surface médiatique...

Seul Philippe Lucas s'est fendu, quelques jours plus tard, de ses premiers commentaires sur sa nouvelle recrue. Sans surprise, le coach martial qui engendra la championne historique Laure Manaudou se félicitait de l'opiniâtreté de sa nouvelle protégée, venue d'Italie avec une volonté de fer, à l'image des méthodes de son nouvel entraîneur : "J'ai pas envie de me trimbaler des boulets. J'aime bien que les gens qui nagent avec moi soient sérieux et motivés. Et qu'ils ne commencent pas à pleurer. Pellegrini, ça fait une semaine que je l'ai. Attention, c'est pas mal ! C'est solide."

Même gnaque effrontée affichée, même objectif pour Lucas et Pellegrini : faire des remous dans les eaux de la haute compétition, et renouer avec les sommets. Pour l'une, il s'agit de retrouver son meilleur niveau, celui qui fit d'elle une des déesses de la nage libre (or et argent olympique - plus jeune championne olympique italienne -, première femme à descendre sous les 4mn sur 400m, plusieurs titres de championne du monde et d'Europe), pour l'autre de "refaire le coup Manaudou", selon ses propres termes.

"Avec Laure Manaudou, on s'appelle. Aucun problème entre nous."

Mais Manaudou, c'est le passé. Ça aussi, il l'a clairement dit. Et pour Federica, Manaudou, c'est également le passé ? Une question qui se pose naturellement compte tenu du fait que Federica est en couple avec Luca Marin , l'ancien boyfriend pour qui Manaudou claqua la porte de Philippe Lucas pour le rejoindre, partir en Italie et subir les conséquences désastreuses de cette romance qui a mal fini, et qu'elle prend la succession de la Française en s'en remettant à Philippe Lucas.

"Avec Laure, on s'appelle de temps en temps, répond Federica Pellegrini avec naturel, dans les colonnes de L'Equipe. Je prends des nouvelles de sa fille [Manon, née en avril 2010, NDLR]. Pendant le stage à Chypre (en février), elle m'a appelée pour me demander comment ça se passait avec Philippe. Le fait que je m'entraîne avec son ancien coach ne pose aucun problème entre nous." Anciennes rivales de coeur et de sport, les deux jeunes femmes semblent être passées à un autre chapitre. Tant mieux.

Mais justement, avec Philippe, ça se passe comment ? Déjà, le coach tient parole : le spectre de Laure Manaudou n'a pas droit de cité au Team Lucas. "Il a été fidèle à ce qu'il a dit le premier jour. Laure est une athlète qui a été très important pour lui et qui appartient à son passé."

"J'ai besoin qu'on me remette les pieds sur terre lorsque c'est nécessaire."

Et pour ce qui est de l'avenir, les choses se mettent en place, et Federica semble avoir trouvé le successeur parfait à son défunt entraîneur Alberto Castagnetti, décédé fin 2009 : "C'est dur mais ça n'a pas été une grande surprise : je m'étais préparée au pire (rires) ! J'ai été habituée dans le passé à faire des entraînements très difficiles, avec Alberto notamment. Mais je n'avais plus autant nagé depuis un an et demi. En plus, la méthode est différente, les entraînements sont plus longs."

Confirmant que Philippe Lucas joue parfaitement le rôle de protecteur qu'elle souhaitait ("le jour de notre arrivée à Paris, il y avait beaucoup de journalistes, de caméras (...) Nous sommes allés nager ailleurs. Ça ne se serait pas passé comme ça en Italie."), elle détaille leurs "très bonnes" relations : "Philippe me parle beaucoup, presque après tous les entraînements, pour connaître mes sensations (...) C'est un personnage excentrique mais ça ne m'intimide pas. Il n'est pas spécialement dur, c'est surtout un grand professionnel. (...) Il n'a pas peur et c'est fondamental. J'ai besoin d'être traitée comme une athlète normale et qu'on me remette les pieds sur terre lorsque c'est nécessaire (...) J'ai vu Philippe se fâcher de temps en temps, mais comme un entraîneur normal. Avec Alberto, je me faisais virer du bassin une fois par semaine. Alors Philippe aura sans doute l'occasion de le faire."

La première échéance approche : Federica Pellegrini est attendue en favorite à l'occasion des championnats d'Italie du 13 au 17 avril...