

Il y avait bien une distribution de carottes à la clé au bout de cette folle soirée, mais Nicolas Canteloup n'en avait guère besoin pour avancer ni faire des tours pendables : l'imitateur, avec la complicité du cavalier émérite Jérôme Hurel, a remporté tous les suffrages (ou presque) lors du concours costumé Style & Competition du Gucci Paris Masters 2012, samedi soir, en faisant passer François Fillon et Jean-François Copé pour des ânes.
Certes, la victoire, dans cette épreuve originale et spectaculaire imaginée par Charlotte Casiraghi au profit de l'Amade mondiale que préside sa mère la princesse Caroline de Hanovre, lui a très nettement échappé : à la peine avec son cheval, qui lui a infligé deux refus (la cocarde bleu-blanc-rouge l'agaçait-elle ?), l'humoriste ne pouvait prétendre rivaliser avec le truculent couple Barbie et Ken formé par l'Ukrainienne Ekaterina Ryboloveva et le belge Olivier Philippaerts, l'une des grandes étoiles européennes de la jeune génération équestre, brillants et drôles sur la chanson Barbie Girl d'Aqua, ni même avec la nièce du prince Albert de Monaco, laquelle, grâce à une très glamour utilisation du thème du western, a séduit en compagnie de la superstar australienne Edwina Tops-Alexander le jury composé de Virginie Coupérie-Eiffel, Vincent Pérez et Xavier de Moulins pour le prix "Style".
Mais si Nicolas Canteloup, cavalier chevronné, grand passionné de cheval qui organise sa vie en conséquence et fidèle du Gucci Paris Masters, a bien peu été en réussite dans cette 4e édition, vivant une élimination vendredi (sur un parcours qu'il n'a pas eu le temps de reconnaître pour cause de... Revue de presque à assurer à l'antenne d'Europe 1) et une chute samedi tandis que Guillaume Canet impressionnait sous les yeux de son fils pour sa toute première participation, il a pris sa revanche à l'applaudimètre.
Et pour cause : leur arrivée, avec Jérôme Hurel, à dos d'âne et coiffés de bonnets d'âne, avec des dossards floqués "Fillon" et "Copé", a fait son petit effet ! Le public vibrant du Gucci Paris Masters avait pourtant été bien échauffé par les précédents candidats, à l'image de Thierry Rozier et Electra Niarchos en couple préhistorique ou Benjamin Castaldi et Bosty en centurions romains (détails et photos de Style & Competition à retrouver dans notre précédent article), mais il n'a pas résisté à cette digression politique croustillante, à l'heure où les médias commentent quotidiennement l'aporie de l'UMP dans ses primaires, la débâcle de l'arbitrage Juppé, et l'agacement croissant de Nicolas Sarkozy. D'autant que l'équipe Canteloup-Hurel a bien pris le temps de faire son petit numéro, balançant des bulletins de vote à tout-va au son d'une bande originale choisie évidemment avec malice (Les Copains d'abord, Vieille canaille, Je t'aime moi non plus...). Le duo n'avait alors plus qu'à soigner sa sortie, main dans la main, ce qui inspirera à Vincent Pérez et Xavier de Moulins des boutades sur ce "mariage très gai" à l'UMP, avant d'enfourcher des montures plus adaptées pour le parcours de la compétition. A l'inverse, on en connaît deux qui n'ont pas fini de se faire démonter...
G.J.