L'AFP annonce ce vendredi que François Asselineau, le président du petit parti pro-Frexit UPR (Union populaire républicaine), a été mis en examen, notamment pour harcèlement moral et agressions sexuelles. L'homme politique de 63 ans avait été placé en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 15 mai 2020 par le parquet de Paris.
Selon la source judiciaire, il a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour harcèlement moral, harcèlement sexuel, agressions sexuelles par personne ayant autorité et intimidation d'une victime. Les deux supposées victimes, deux hommes, anciens salariés de l'UPR, l'une dans l'Allier, ont porté plainte en 2020. Un ancien cadre avait également fait un signalement au procureur de la République. Les deux victimes présumées avaient livré des témoignages édifiants à Libération.
Ces accusations révélées par Le Figaro et Libération avaient alors été qualifiées de "calomnies" par M. Asselineau. "M. Asselineau conteste catégoriquement les accusations qui reposent sur une enquête menée exclusivement à charge", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Pierre Darkanian, à l'issue de sa mise en examen. "Les accusations dont il s'agit ont été portées par deux anciens employés de l'UPR dont les plus graves constituent de prétendus baisers volés", a-t-il affirmé.
Le responsable politique a été confronté aux deux plaignants lors de sa garde à vue, selon l'avocat. Ceux-ci ont maintenu leur version des faits. "M. Asselineau déplore qu'une fois encore le tribunal médiatique bafoue la présomption d'innocence, conditionne le traitement judiciaire de l'affaire et instaure un climat de suspicion et un régime discriminatoire à l'encontre de certaines personnalités publiques", a-t-il ajouté.
Partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'Otan, il avait réuni 0,92% des voix à la présidentielle de 2017. Plusieurs dizaines de cadres du mouvement avaient réclamé au printemps sa démission, évoquant "l'existence de relations particulières et plus qu'insistantes de (la) part" de M. Asselineau à l'égard de salariés de l'UPR, "source de graves souffrances psychologiques".
Ayant échoué à le faire partir, ils avaient ensuite demandé que le président de l'UPR se mette "en retrait" de ses fonctions pendant les procédures judiciaires. François Asselineau avait néanmoins convoqué un congrès virtuel en juillet lors duquel il avait été réélu haut la main à la tête du parti souverainiste.
François Asselineau reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement de cette affaire.