Françoise Sagan, à qui l'on doit notamment Bonjour tristesse, un roman qui fut un succès immédiat à sa sortie, en 1954 (elle n'avait alors que dix-huit ans), est morte il y a dix ans jour pour jour, ce mardi 24 septembre 2024, des suites d'une embolie pulmonaire. Sa fin de vie aura été bien triste puisqu'elle a connu des années d'addiction et de dépression. Elle fut notamment marquée par la disparition, en 1993, de l'amour de sa vie : Peggy Roche.
Cette créatrice de mode et mannequin était mariée à Claude Brasseur, au moment de leur rencontre. Un acteur (il est décédé en décembre 2020) devenu célèbre grâce à ses nombreux rôles (La Boum, Un éléphant, ça trompe énormément, Camping, etc...), et qui est notamment devenu en 1971 - avec Michèle Cambon - le père d'un garçon prénommé Alexandre, surtout connu aujourd'hui pour être l'une des stars de la série Demain nous appartient, diffusée sur TF1.
Pour en revenir à l'histoire d'amour entre Françoise Sagan et Peggy Roche, cette dernière était donc engagée auprès de Claude Brasseur, lorsqu'elles tombent amoureuses l'une de l'autre. Mais la romancière était elle aussi mariée. Après une première union avec Guy Schoeller, elle est à ce moment-là l'épouse de Robert Westhoff : un ex-militaire américain venu faire le mannequin à Paris, avec qui elle deviendra maman de son unique fils, Denis.
Mais leur amour est plus fort que tout, et elles décident donc de vivre leur idylle, malgré cette situation compliquée, mais aussi et surtout le fait qu'à l'époque, l'homosexualité est encore assez tabou. Elles font donc preuve de vigilance, n'hésitant pas par exemple à se vouvoyer devant l'enfant de Françoise Sagan, qu'elles ont finalement élevé ensemble.
Un petit garçon devenu adulte depuis, et photographe, notamment. "Avec la disparition de Peggy, ce fut comme si ma mère avait été déchirée en lambeaux, que l'on eût arraché des morceaux d'elle vivante", se souvenait-il, dans une autobiographie. Rappelons que, accro à la drogue, Françoise Sagan s'est ruinée et a laissé plus d'un million d'euros de dettes à sa mort.