Il se serait bien passé d'une polémique. Alors qu'il s'apprête à sortir son nouveau long métrage L'Idéal (adaptation de son propre roman qui tourne en dérision le monde du mannequinat), Frédéric Beigbeder doit répondre des accusations de sexisme autour de la publicité Dim à laquelle il a prêté son image. On le découvre en mode écrivain, déconcentré par une jeune femme sculpturale qui se balade en petite culotte devant lui. Un spot qui a ulcéré bon nombre de féministes.
Interrogé sur cette polémique dans Le Point, l'écrivain, réalisateur, scénariste et acteur s'explique, arguant qu'on lui "reproche d'être sexiste à peu près tous les mois". "Ce n'est pas de provoc', le scénario m'a fait marrer, c'est tout", déclare-t-il, se justifiant en indiquant qu'il trouve "la question du désir passionnante". Beigbeder l'avoue, "il y en effet quelque chose d'insupportable, de dominateur dans le désir masculin". De là à pousser au poncif ridicule ? Selon lui, dans cette publicité "se pose le problème du consentement". "La fille de la pub Dim est-elle d'accord ou pas ? Je crois que oui, mais peut-être que je me trompe...", avance-t-il.
À en croire le célèbre auteur, qui n'en est pas à sa première sortie misogyne épinglée, "le risque, si toute représentation de nudité, de féminité sensuelle est considérée comme vulgaire ou insultante, c'est qu'on vive dans un monde asexué". "Quelle tristesse !", déplore l'auteur de 99 Francs qui trouve bien plus choquant que personne ne se plaigne, chez les féministes, de Fifty Shades of Grey. "Un roman dans lequel un type attache et fouette une secrétaire. Et ça, ce n'est pas considéré comme sexiste ! Parce que c'est une femme qui l'a écrit et que des femmes qui le lisent ? Mais c'est extrêmement sexiste", se plaint celui qui se définit comme un macho-féministe et qui "milite pour que la condition féminine soit la plus libérée possible". À noter que Frédéric Beigbeder est d'ailleurs père de deux filles.