Comme le rappelle l'AFP, Frédéric Beigbeder a été placé en garde à vue ce mardi 12 décembre, pendant plusieurs heures. Il a été entendu sur des accusations de viol, qu'il conteste, avant d'être relâché, a annoncé le parquet de Pau qui va poursuivre ses investigations. Convoqué au commissariat de la ville, le romancier de 58 ans a été interrogé dans une enquête préliminaire ouverte après une plainte déposée en juillet par une femme "pour des faits de viol", a écrit dans un communiqué le procureur de la République Rodolphe Jarry.
Selon une source proche de l'enquête, l'écrivain, qui vit en famille au Pays basque, aurait entretenu une relation avec la plaignante "durant plusieurs mois". D'après des informations de Franceinfo, la plainte a été déposée par cette jeune femme qui affirme avoir eu une première relation sexuelle consentie avec Frédéric Beigbeder, puis une seconde non consentie, au cours de la même nuit dans une chambre d'hôtel. Le procureur a précisé que l'auteur avait contesté les faits devant les enquêteurs et a rappelé le principe de la "présomption d'innocence" dont Frédéric Beigbeder doit bénéficier. Ce dernier "conteste vivement les accusations fantaisistes portées à son endroit et se montre parfaitement confiant en l'issue de la procédure", a déclaré dans un communiqué son avocate, Me Marie Dosé.
L'écrivain a ensuite tenu à publier lui-même un communiqué à sa sortie de garde à vue, en restant fidèle à son style désinvolte et provocateur. "Je remercie les effectifs du commissariat de Pau de m'avoir accueilli dans leurs locaux. Deux réserves, cependant: le poulet au curry était sec, et ma voiture s'est retrouvée à la fourrière le temps d'une garde à vue de quelques heures à peine. Il manque décidément un parking devant ce commissariat", a-t-il notamment ironisé.
L'enquête préliminaire doit désormais se poursuivre avec notamment des actes complémentaires demandés par l'avocate, écrit le parquet. Des actes sollicités "eu égard aux déclarations fragmentaires de la plaignante et aux éléments d'information apportés par M. Beigbeder", a fait valoir Me Dosé.
Rappelons qu'en pleine vague "MeToo", l'ex-directeur de la rédaction du magazine Lui s'est vu reprocher son inaction dans l'affaire Patrick Poivre d'Arvor, ainsi que son soutien à Roman Polanski face à ce qu'il décrivait comme une "meute de hyènes en roue libre" aux Césars 2020. Sans oublier sa tardive condamnation des agissements de son "ami" Gabriel Matzneff, accusé de viol de mineurs. En 2023, l'auteur a aussi été très critiqué pour son livre Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé, dans lequel il se moque de lui-même en quinquagénaire has been. Accusé de machisme, il a dû faire l'objet d'une protection policière. Il avait également déjà eu affaire à la justice en 2008. A l'époque, il avait été arrêté en plein Paris pour consommation et détention de cocaïne.
L'écrivain, candidat malheureux à l'Académie française l'an dernier, avait fait son mea culpa en juin 2022 dans une tribune à l'Obs, où il disait avoir "dit adieu à la coke", devenue "une drogue de vieux ringards", et "écrire light, sobre et à jeun". Il y a quelques mois, il affirmait avoir désormais "complètement changé de vie" dans son havre basque de Guéthary (Pyrénées-Atlantiques) où il vit depuis 2017 avec sa troisième épouse Lara Micheli, photographe, et leurs deux jeunes enfants. Depuis le 9 novembre, Frédéric Beigbeder se produit seul en scène à Paris dans un spectacle de lectures intitulé "L'amour dure 1h15" au Théâtre Edouard VII. Les prochaines représentations sont programmées jeudi, vendredi et samedi à 22H00, selon le site internet de la salle parisienne qui n'a pas communiqué sur leur maintien ou leur éventuelle annulation.