Frédéric Michalak est un homme heureux. Papa comblé et sportif accompli, il est aussi l'idole d'Olivier Rousteing, directeur artistique de la maison Balmain qui fait la une, nu, de Têtu. Et comme le hasard fait bien les choses, les deux hommes se sont retrouvés pour un entretien dans laquelle le demi-mêlé du RC Toulon ouvre les portes de son intimité.
Né dans la cité d'Ancely dans le quartier de Purpan dans la banlieue de Toulouse, Frédéric Michalak raconte son enfance, le départ de sa mère du domicile familial, ses "liens forts" avec son père, maçon, qui l'emmenait l'été travailler sur les chantiers. "Cancre de la classe" qui aimait "faire rire les autres", l'homme de 32 ans reconnaît avoir été le petit clown à l'école : "L'indiscipline, elle était toujours... c'était de la comédie, quoi ! Je n'allais pas insulter un prof, j'avais quand même le respect de l'âge et de la fonction."
Aujourd'hui, c'est un papa comblé, plus mature et posé que l'international tricolore incarne. Deux enfants plus tard, un petit Hugo né le 22 avril 2012 et une autre merveille née début novembre 2014, fruit de son amour avec son épouse Cindy, Frédéric Michalak savour son rôle de papa, qui lui donne de drôles d'envies : "J'ai deux enfants et, parfois, j'ai envie d'être à la maison, habillé... en fermier !" Le comble pour une star de l'Ovalie adepte des costumes.
"Être marié, avoir deux enfants... J'aimerais accorder plus de temps à ma famille, et c'est ce que je vais faire quand j'arrêterai ma carrière, confie à Olivier Rousteing Fred Michalak. Parce qu'il y a des moments où je pars un mois, ou deux-trois semaines, les enfants me manquent, ma femme aussi." Une épouse, Cindy, rencontrée lorsqu'il évoluait en Afrique du Sud chez les Sharks du Natal et qu'il décrit comme "sud-africaine, australienne et belle", trois mots pour qualifier la femme parfaite.
Cette stabilité n'a pas toujours été le credo du rugbyman. S'il reconnaît "une relation de deux-trois ans" avec sa première copine, à l'âge de 16 ans au lycée, avec qui il s'initiera aux joies du sexe, la notoriété va le "changer un peu", selon ses propres termes. Et pourtant : "J'ai toujours été très vite engagé. Même un peu trop vite, certainement. Tendance à trop me laisser emballer, à avoir le recul un peu trop tard et à me mettre dans des situations difficiles avec mes ex-compagnes. Mais c'est de ses expériences que l'on apprend, aussi."
Lorsque Olivier Rousteing aborde la question des gays dans le sport, le Dieu du Stade revient bien évidemment sur le cas emblématique de Gareth Thomas, son coéquipier gallois à Toulouse durant quatre saisons, qui a fait son coming out en 2009, sans que ses coéquipiers se soient jamais doutés de rien. Et pour cause : "Pendant ces quatre ans , il était avec sa compagne et, en fait, il était gay. Il a eu un accident cérébral, il a failli mourir, et derrière, ça a été une révélation. Il s'est dit : voilà, je vais dire la vérité. Mais c'est dommage que ça arrive comme ça." Et Frédéric Michalak de reconnaître que dans le rugby, "un sport un peu macho, (...) l'homosexualité est encore un peu taboue".
Olivier Rousteing et Frédéric Michalak, un entretien croisé à retrouver dans le Têtu de mars 2015