C'est incontestablement l'événement sportif du week-end : la France tentera de remporter la dixième Coupe Davis de son histoire, mais aussi la première... en neuf ans. Depuis le dernier sacre en date, en 2001 sur le gazon de Melbourne, et la finale perdue l'année suivante à domicile, sur la terre battue parisienne, face à la Russie, les Bleus ont, au mieux, dû se contenter d'accessits.
Guy Forget, les cinq joueurs qu'il a retenus pour affronter la Serbie de Novak Djokovic, ainsi que le staff et les préparateurs sont déjà sur place, à Belgrade, pour prendre la température et, surtout, s'adapter à la vitesse des courts. Car cette finale se jouera sur dur, sur une surface relativement rapide avec un rebond assez bas, plutôt favorable à des joueurs du style du chef de file Djoko ou de ses collègues, comme Tipsarevic. Mais rien que les ténors français, avec un tennis en verve, ne puissent surclasser.
Après avoir ménagé un insoutenable suspense, Guy Forget dévoilait enfin jeudi le deuxième joueur qui sera aligné en simple : derrière Gaël Monfils, indiscutable numéro un en l'absence de Jo-Wilfried Tsonga (blessé et déçu - retrouvez sur L'Equipe, en cliquant ici, ses amusantes anecdotes sur ses camarades), Gilles Simon, 42e joueur mondial, a été préféré à Michaël Llodra. Mika, pourtant superbe vainqueur de Djokovic à Bercy dernièrement, sera l'homme fort du double, une de ses grandes spécialités, tandis que Simon tentera de faire valoir son physique pour user ses adversaires. Le tirage au sort effectué jeudi a livré les affiches de vendredi : la finale débutera par le duel Tipsarevic-Monfils, puis Simon-Djokovic.
Et tandis que les Bleus au complet - avec également Richard Gasquet et Arnaud Clément - ont découvert la surface et s'entraînent dans la bonne humeur, avec concentration et décontraction (voir les photos ci-dessus, notamment de Gaël Monfils en pleine séance de... jongles avec un ballon de foot), en région parisienne, Daryl Monfils, le frère cadet de Gaël, âgé de 17 ans, livre au Parisien une interview croustillante. Où l'on apprend que le jeune homme au gabarit impressionnant, plus encore que son frère (Daryl fait 1m97 assez charpenté, Gaël 1m93 longiligne), qui joue également au tennis, "n'aime pas regarder" son frère et "n'aime pas trop son style de jeu" ! Qu'on se rassure : les deux frangins s'entendent comme larrons en foire, mais à chacun son tempérament.
"Je n'aime pas regarder le tennis. Ni Gaël ni personne. Je n'aime pas trop son style de jeu. Je préfère des joueurs comme Isner, Karlovic ou Söderling. Au tennis, je n'aime pas ramer. Moi, c'est un service, un coup droit en décalage et un coup gagnant", explique Daryl, licencié au Levallois Sporting Club d'Henri Leconte, où il s'entraîne quotidiennement tout en suivant des cours de gestion. Effectivement, les joueurs qu'il cite (il a bien dû regarder un peu de tennis, tout de même, pour se forger cette opinion !) n'ont pas grand-chose à voir avec le style de jeu de son frère aîné, véritable marathonien des échanges et guerrier explosif, qui semble parfois adorer "ramer" ! Du coup, Daryl ne sera pas à Belgrade : "Je suivrai un peu la finale à la télé, les fins de set. Parce que ça peut être lassant, surtout en cinq sets."
Actuellement classé 1/6, Daryl, qui a disputé cette saison ses premiers matches sur le circuit Futures (antichambre des tournois pro), envisage de "tenter sa chance sur le circuit à un moment" : "voir d'autres villes, vivre dans les hôtels, voyager tout le temps, j'aime cette vie". Pour cela, il faut que le tennis suive. Et Gaël, 24 ans, a rendu un avis positif : "si je bouge mes jambes, je peux arriver à bien jouer", dit Daryl, reprenant les commentaires de son aîné.
Deux frères à la personnalité différente, mais avec au moins un point commun : un caractère bien trempé !
G.J.