Gaëtan Roussel, c'est un peu la bonne surprise de 2010. L'ovni, l'outsider, celui dont on connaît depuis quelques années déjà le talent et le grain de voix, mais dont on n'espérait pas forcément, dès son premier effort solo, un si beau produit, et si griffé par surcroît : l'album en question se nomme Ginger et a valu à son orfèvre de se voir décerner le Prix Spécial de la Sacem lors de son grand gala annuel (à découvrir sur France 4 le 27 décembre en deuxième partie de soirée) et de recevoir une pré-nomination pour les prochaines Victoires de la musique.
L'ancien de Louise Attaque, qui vient de coréaliser l'album du retour alléchant de Deportivo, a fait irruption en son nom propre avec un single bluffant, le franco-anglais Help myself (Nous ne faisons que passer) aux allures disco-rock qui est passé sur les ondes en boucle avec, justement, sa boucle dansante et son message hédoniste illustré par un clip aux frontières du réel et pourtant tellement humain.
Le succès d'estime et l'engouement populaire se sont prolongés avec le second extrait de Ginger, Dis moi encore que tu m'aimes, un morceau nostalgique doté de thèmes mélodiques entêtants et sublimé par un clap hands (clin d'oeil au titre d'ouverture de l'album) qui met en mouvement toute cette belle "mécanique" bien écrite - et bien illustrée en clip.
Après une tournée d'été qui a elle aussi trouvé son public, Gaëtan Roussel, qui s'était illustré, en amont de Ginger, par des collaborations superbes avec Alain Bashung (Bleu Pétrole), Rachid Taha (Bonjour) et Vanessa Paradis (Il y a), poursuit la démonstration avec Inside Outside, nouvel extrait de son album.
Ici, la rythmique appuyée et reconnaissable, dont guitare et voix sont toujours les dépositaires consciencieuses, se double d'un effet dialogué : au questionnement des couplets répond un refrain choral. Une nouvelle méditation de vie donnée avec esprit et énergie, et servie par un clip convivial et relativement minimaliste, basé sur des effets visuels type détection de chaleur. Qui peut le plus, peut le moins.
Guillaume Joffroy