Réunir deux pointures du cinéma français dans un même polar ? Le réalisateur Frédéric Schoendoerffer l'a fait pour le film 96 heures, avec Niels Arestrup et Gérard Lanvin. Ces grands comédiens s'affrontent dans ce thriller en forme de huis clos, faisant monter la tension. Purepeople.com a eu le plaisir de rencontrer ces deux "grands", pour une interview au sommet, sans langue de bois évidemment.
Gérard Lanvin et Niels Arestrup incarnent respectivement Gabriel Carré, le patron de la Brigade de répression du banditisme (BRB), et Victor Kancel, un truand qui, à la faveur d'une extraction, kidnappe le policier. S'ensuit une garde à vue inversée, cette fois, c'est le gangster qui est le chef. Ce qu'il veut ? Savoir qui l'a balancé et fait tomber.
Ce sont deux personnalités différentes mais à fort caractère chacune qui se sont retrouvées sur le même tournage. Les deux comédiens partagent des valeurs, une intégrité sans faille et un amour du travail bien fait. Sur le tournage, l'heure n'était pas à la rigolade mais à la concentration et, plongés dans leurs rôles respectifs, ils souhaitaient être le plus efficaces possibles vis-à-vis de l'équipe et le plus crédibles possibles pour le film. Auraient-ils pu jouer le rôle de l'autre ? Gérard Lanvin, casté en premier pour le rôle du "flic", estime qu'ils étaient tous deux très à leur place, avec chacun un rôle passionnant. Pour Niels Arestrup, la question ne s'est pas posée, jouer ce personnage était une évidence.
Ce sont aussi deux acteurs qui ont été récompensés à plusieurs reprises aux César. En effet, Niels Arestrup a obtenu trois César du meilleur second rôle (De battre mon coeur s'est arrêté, Un prophète et cette année Quai d'Orsay), tandis que Gérard Lanvin en a reçu deux (Meilleur acteur pour Le Fils préféré et meilleur second rôle pour Le Goût des autres). Des sacres qui ne les empêchent pas de garder la tête froide et de porter un regard critique sur ces récompenses du cinéma français. Lanvin, qui n'aime pas le concept du "meilleur", raconte qu'il n'a pas plus travaillé après ses deux trophées, la preuve qu'être césarisé ne signifie pas forcément bouleversement de carrière. De son côté, Niels Arestrup se dit reconnaissant mais précise sa pensée : "Il faudrait être quand même un sacré imbécile pour s'imaginer être le meilleur." Dans le film, ils sont dans tous les cas fascinants.
96 heures, en salles le 23 avril 2014